Par

Laurent Fortin

Publié le

1 déc. 2025 à 20h32

Ce 26 avril 2025, en fin d’après-midi, les gendarmes avaient été appelés sur un parking de Divatte-sur-Loire où un homme « fortement alcoolisé » leur avait signalé la présence d’un « chien seul dans un camping-car ». Appelé pour récupérer son berger allemand, le propriétaire qui vit dans ce véhicule était, en fait, parti « chez une amie qui possède quatre chats » et avait donc volontairement laissé son chien « dans sa maison », a-t-il été précisé au cours de l’audience.

Les gendarmes avaient dû revenir plus tard dans la soirée : un feu se propageait « sur la partie avant » du camping-car et ils avaient constaté que l’individu ivre était toujours « sur place ». Cet homme de 38 ans était alors « virulent » et sentait « l’essence », avaient noté les militaires. Il avait aussi plus de 3 grammes d’alcool par litre de sang.

Entendu, le prévenu avait expliqué s’être ému de la situation de ce chien enfermé dans un camping-car « dégueulasse à l’intérieur » et qui « n’avait pas à boire ni à manger ». Il serait alors rentré chez lui et aurait pris ses « médocs contre l’alcool », tout en « en buvant en même temps ».

Le propriétaire content d’être vivant

Après s’être saisi « d’un jerrican dans son garage », le prévenu était revenu sur le parking. Malgré des « trous de mémoire » et des « absences », il se rappelle avoir « vu rouge » et avoir « allumé le feu sous un coup de colère » à l’aide d’un briquet.

Je n’aurai pas dû prendre de l’alcool avec les médicaments, ça ne m’aurait pas rendu taré.

Le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Nantes

Il a été décrit par un psychiatre comme ayant une personnalité « marquée autrefois par les produits illicites » et « aujourd’hui par l’alcool » : lassé de « se déchirer la gueule », le prévenu a entrepris des démarches pour soigner son alcoolisme, le poussant à se « faire interner » au sein de l’hôpital Saint-Jacques à Nantes.

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« Fragilisé » et « dépressif », cet automobiliste, qui n’a jamais eu le permis, a déjà été condamné cinq fois, dont trois pour des conduites en état d’ivresse. Il a un « passé familial difficile » mais n’est pas atteint de « troubles de la personnalité » ni de « pathologie psychiatrique », selon le médecin. Sans emploi, il est suivi par le centre communal d’action sociale (CCAS) du Loroux-Bottereau et a fait des démarches pour être placé sous curatelle et toucher l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

Le propriétaire du camping-car, lui, est « content » d’être au tribunal puisqu’il aurait très bien pu être dans son camping-car ce soir-là avec son chien et « brûler avec ». Celui qui a perdu « sa maison » réclamait 5 000 € de dommages et intérêts pour le camping-car, ainsi que 900 € pour « le remorquage » de l’épave suite à l’incendie. Il demandait également 2 000 € pour ses affaires « qui étaient dedans » comme sa télévision et vêtements, mais n’avait rien demandé au titre du « préjudice moral ».

L’accusé a été condamné à dix mois de prison avec sursis probatoire : pendant deux ans, il aura obligation de soigner ses problèmes « liés à l’alcool » et de poursuivre son suivi psychologique. Il devra aussi verser 3 000 €, tous préjudices confondus, au propriétaire du camping-car. Enfin, il sera sous le coup d’une amende de 100 € d’amende avec sursis pour son « ivresse sur la voie publique ».

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