Washington (awp/afp) – Plusieurs sociétés pharmaceutiques spécialisées dans les vaccins reculaient lundi à la Bourse de New York après la fuite d’un document attribué à un haut responsable américain et appelant à réviser le processus d’approbation des vaccins aux Etats-Unis.

Le laboratoire Moderna, à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, enregistrait lundi « la perte la plus importante du secteur » à Wall Street, ont noté les analystes de Briefing.com, le titre chutant de 6,47% à 24,30 dollars vers 19H20 GMT.

La société BioNTech perdait, elle, 4,94% à 98,06 dollars, tandis que Novavax lâchait 3,90% à 6,77 dollars. Le laboratoire Pfizer s’effritait pour sa part de 1,76% à 25,28 dollars.

Signée par Vinay Prasad, haut responsable de l’Agence américaine du médicament (FDA), une note relayée par des médias américains appelle à un durcissement des procédures en vigueur et sème le doute sur la sûreté des vaccins contre le Covid-19.

M. Prasad, spécialiste en hématologie-oncologie nommé par l’administration Trump à la FDA, y écrit que ces vaccins sont liés à au moins 10 décès infantiles d’après une analyse interne non-publiée.

Une accusation « sensationnelle », selon le pédiatre infectiologue américain Paul Offit, qui appelle à la plus grande prudence.

« Il ne fournit aucune preuve à l’appui », pointe-t-il auprès de l’AFP, insistant sur le besoin qu’une telle analyse soit validée par des experts extérieurs.

S’appuyant néanmoins sur cette analyse, M. Prasad dit vouloir revoir les procédures d’approbation des vaccins, notamment de ceux contre la grippe, et demander des études supplémentaires dans certains cas.

« C’est la pire chose pour les entreprises que de devoir faire face à une telle incertitude », relève auprès de l’AFP M. Offit.

La fuite de ce document survient au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la politisation croissante des agences sanitaires par l’administration Trump.

Sous la houlette du ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, connu pour ses positions contre les vaccins, l’administration a refaçonné ces agences, procédant à des licenciements massifs et nommant à des postes de responsabilité des personnalités décriées.

Contactés par l’AFP, le ministère américain de la Santé et la FDA n’ont pas répondu dans l’immédiat.

afp/rp