Des informations de presse fracassantes sur lesquelles Donald Trump a dit dimanche vouloir se pencher. Au cœur de la polémique ? Une double frappe mortelle contre une embarcation en mer des Caraïbes. Le Washington Post et CNN ont révélé vendredi que l’armée américaine, après une première frappe le 2 septembre contre une embarcation transportant selon elle des stupéfiants, avait procédé à une seconde frappe pour éliminer deux survivants qui s’accrochaient au bateau en flammes. « L’ordre était de tuer tout le monde », a indiqué l’une des sources du Washington Post.
Trump croit son ministre
« Nous allons regarder », a dit le président américain pendant un échange avec la presse à bord de son avion. « Je ne sais rien de ça. Il (le ministre de la Défense Pete Hegseth, ndlr) dit qu’il n’a pas dit ça et je le crois », a ajouté le président, se retranchant derrière les dénégations du chef du Pentagone. Pete Hegseth a réagi en dénonçant de « fausses informations » (fake news).
« Non, je n’aurais pas voulu ça », a encore dit Donald Trump dimanche, à propos de cette seconde frappe supposée. « Pete dit que ce n’est pas arrivé », a-t-il insisté. L’armée américaine a conduit depuis septembre une série de frappes contre des embarcations en mer des Caraïbes en particulier, au nom de la lutte contre le trafic des stupéfiants. Mais la polémique se poursuit aux Etats-Unis sur ces frappes. « Au Sénat comme à l’Assemblée, les commissions consacrées à l’armée que pilotent les républicains ont annoncé ouvrir une enquête transpartisane », ajoute le Wall Street Journal, cité par Courrier International.
La Maison Blanche fait bloc
Ce lundi la Maison Blanche a précisé que cette frappe américaine en septembre au large du Venezuela sur une embarcation suspectée de narcotrafic a été ordonnée par un amiral, défendant sa légalité malgré une polémique croissante aux Etats-Unis.
L’amiral Frank Bradley, à la tête du commandement des opérations spéciales des forces armées américaines, a ordonné cette frappe, qui selon des informations du Washington Post avait pour but de tuer deux survivants d’une frappe initiale, a confirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. L’amiral « était pleinement dans son bon droit » pour prendre cette décision, a-t-elle ajouté. Le ministère américain de la Justice affirme que ces opérations sont légales, mais le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dit relever de « solides indices » d’exécutions « extrajudiciaires ».