Trois organisations syndicales ont lancé un appel national interprofessionnel à la grève ce mardi 2 décembre. Ils contestent le projet de loi de finances 2026 dont ils dénoncent « l’austérité ». Quelle est la mobilisation prévue dans les Alpes ?

L’actu des régions

Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.

France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’actu des régions ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L’intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires) exige plus de « justice sociale et fiscale » et appelle à une nouvelle journée de mobilisation. Alors que le projet de loi des finances 2026 est en examen au Parlement, un nouveau mouvement de grève interprofessionnel se profile ce mardi 2 décembre. Voici les mobilisations annoncées en Isère, Savoie et Haute-Savoie.

En Savoie, plusieurs préavis de grève ont été déposés dans l’industrie, les services publics et les transports. Difficile cependant d’anticiper le degré de mobilisation. L’union départementale de la CGT 73 dénonce une politique qui « sacrifie l’emploi, l’industrie et les territoires ». L’organisation syndicale déplore la situation des entreprises Ferroglobe à Montricher-Albane et DS Smith à La Rochette, où plusieurs centaines d’emplois sont menacés. Le secrétaire général de la CGT Savoie, Kevin Dos Santos, y voit « l’impact concret » d’une « politique austéritaire ».

Deux rassemblements sont prévus en Savoie en fin de journée :

  • Devant la préfecture de Chambéry à 17h30 ;
  • Devant la sous-préfecture de Saint-Jean-de-Maurienne à 18 heures.

L’élan est le même du côté de l’Isère, notamment dans le bassin industriel du Grésivaudan. Une mobilisation se tiendra dès 10h30 au départ de l’usine Teisseire, dont la fermeture a été annoncée au mois d’octobre. Elle se poursuivra par un défilé devant les entreprises STMicroelectronics, Atraltech et Soitec, également en difficulté, avec pour objectif de dénoncer la « casse industrielle ».

D’autres rassemblements et prises de parole sont programmés en Isère au cours de la journée :

  • Place Saint Michel (Bourgoin-Jallieu) à 10 heures ;
  • Place de Verdun (Grenoble) à 14 heures ;
  • Place Jacques-Antoine Gau (Voiron) à 17 heures.

Les revendications pour la protection des salariés concernent de nombreux secteurs. C’est le cas de l’Éducation où, selon la CGT, la diminution des dotations départementales prive les collèges publics de 200 000 euros de moyens pédagogiques, accentuant ainsi « les tensions au sein des équipes » et renforçant « les inégalités entre établissements publics et privés ».

À Grenoble, des établissements du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront très impactés, comme l’École primaire Joseph Vallier. Des perturbations des activités périscolaires sont également à prévoir. Certaines cantines seront fermées ou en fonctionnement dégradé avec la fourniture de repas froid, comme au Lycée général et technologique des Eaux Claires. Difficile d’anticiper les grèves en ce qui concerne les établissements du second degré (collèges et lycées).

Le SNES-FSU Isère soulève une double problématique : l’attractivité du métier dont la rémunération est jugée insuffisante, ainsi que le manque criant de personnel. La grève du mardi 2 décembre ne devrait cependant pas être massive : « Compte tenu du climat actuel, marqué par de nombreux piquets de grève depuis la rentrée et par l’approche des fêtes de fin d’année, nous ne prévoyons pas de mouvement social d’ampleur », estime François Lecointe, secrétaire général du SNES-FSU Isère.

La section iséroise de l’organisation syndicale Solidaires se joint également au mouvement de grève et dénonce un « manque de moyens qui contribue à la dégradation de la qualité » des services publics.

Le réseau de la Direction départementale des finances publiques (DDFiP) de l’Isère fait part de la perte, ces dix dernières années, de leurs implantations dans 32 des 47 communes où étaient représentés les services de la DDFiP. Un rassemblement se tiendra à partir de 11 heures devant le Centre des finances publiques de Grenoble Rhin et Danube. Des mobilisations sont aussi prévues dans le secteur de la santé où le manque de moyens rend les conditions de travail et d’accueil toujours plus difficiles dans les hôpitaux et les Ehpad.

Dans les transports en commun, aucune grève n’est prévue dans l’agglomération grenobloise sur le réseau M Tag. De son côté, la SNCF prévoit une « circulation des trains très légèrement perturbée » sur le réseau TER Aura, notamment en Auvergne, mais le trafic est annoncé comme « normal » en Isère, Savoie et Haute-Savoie.

L’organisation syndicale FO ne s’est pas ralliée au mouvement de grève, un choix stratégique tant que le budget est toujours en cours d’examen, selon son secrétaire fédéral.