Environ 150 sans-abris sont hébergés depuis le 19 novembre au siège de la Métro à Grenoble. Ils décrivent une situation sanitaire difficile et demandent avec l’appui du Droit Au Logement 38 la réquisition de logements vides dans l’agglomération.

Ils demandent à la mairie de Grenoble de réquisitionner des logements vides, et notamment les chambres de l’ancienne cité universitaire du Rabot. Les militants du Droit Au Logement 38 ont organisé une manifestation ce lundi 1ᵉʳ décembre entre le siège de Grenoble Alpes Métropole, où sont hébergées près de 150 personnes depuis deux semaines, et la mairie.

Environ 200 personnes ont manifesté pour demander un toit, mais aussi la régularisation des demandes d’asile, dans un cortège composé en grande partie des sans-abris expulsés par le bailleur social Actis de logements exploités par des marchands de sommeil à la Villeneuve, mis à l’abri au siège de la Métro depuis le 19 novembre.

Un risque d’épidémie

Les conditions sont très difficiles témoigne Oumou, aide-soignante. « Les enfants vomissent toute la nuit et se mettent à pleurer, ça peut donner une épidémie qui est grave. » Elle dort depuis presque deux semaines dans une salle de réunion partagée avec plus d’une centaine de personnes, dont Bangoura. « On dort sur le carreau, ça va pas bien du tout là-bas. Tout le monde est malade là-bas, on demande de l’aide ! »

illustration agrandir l'image Le cortège est allé du siège de la métropole jusqu’à la mairie de Grenoble, où une délégation a été reçue. © Radio France – Noémie Philippot

Manifester tous ensemble donne du courage, mais Abdou, demandeur d’asile depuis trois ans en France, a du mal à rester optimiste. « On nous dit qu’ils vont trouver des solutions, mais jusqu’à présent, on est en attente, on a rencontré les maires » raconte-t-il. « On a entendu qu’ils ont des bâtiments vides, on les prie de réquisitionner ces bâtiments vides-là pour qu’on puisse habiter là-bas, mais on n’a pas beaucoup d’espoir. »

Ouvrir l’ancienne résidence universitaire du Rabot sur les pentes de la Bastille

Plus de 500 chambres sont vides sur les pentes de la Bastille, dans l’ancienne cité universitaire du Rabot selon le DAL38. Pour Mohamed, il faut d’urgence ouvrir les portes de ce bâtiment. « L’État ne prend pas sa responsabilité pour réquisitionner ces bâtiments » regrette ce livreur à vélo. « Il faut absolument nous entendre, qu’ils prennent en compte ces femmes, ces enfants ! Ce n’est pas digne, les droits humains ne sont pas respectés ! »

Une délégation a été reçue par les services de la mairie de Grenoble pour parler de cette idée d’ouvrir le Rabot. Une nouvelle réunion entre le DAL38, la mairie et la métropole de Grenoble est prévue jeudi 4 décembre.