« La rencontre a permis de faire avancer la concertation entre tous les Européens, de coordonner aussi nos vues avec les négociateurs et de rappeler l’importance de la mobilisation de tous pour une paix juste et durable », a souligné le président français, lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
Les Européens veulent être « autour de la table »
S’il a salué « l’effort de médiation » des États-Unis, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’y avait « pas aujourd’hui, à proprement parler, un plan qui soit finalisé ». « Nous sommes encore à une phase préalable », a-t-il dit, martelant que le plan avancé par Washington « ne peut être finalisé qu’avec les Européens autour de la table ».
À l’issue de ces échanges, le président français s’est entretenu au téléphone avec Donald Trump « sur les conditions d’une paix robuste et durable » et sur « la dimension centrale des garanties de sécurité nécessaires pour l’Ukraine », selon l’Élysée. Les Européens espèrent que l’administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l’Ukraine, considérée comme un rempart face aux ambitions russes.
La Maison Blanche, pour sa part, s’est déclarée, lundi, « très optimiste » sur les chances de parvenir à un accord visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Donald Trump et son équipe « ont travaillé très dur sur ce dossier et souhaitent tous sincèrement voir cette guerre prendre fin », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
Des « progrès significatifs » selon l’Ukraine
De son côté, le président ukrainien a affirmé, lundi, s’attendre désormais « à une discussion avec le président des États-Unis sur des questions clés » après que le négociateur ukrainien Roustem Oumerov a fait état de « progrès significatifs » sur le projet de plan américain, bien que des « ajustements » soient encore nécessaires.
Lundi, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se sont également entretenus avec le Premier ministre britannique, Keir Starmer, et plusieurs dirigeants européens (Allemagne, Pologne, Italie, Norvège, Finlande, Danemark, Pays-Bas), ainsi qu’avec les présidents des institutions européennes, Antonio Costa et Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.
Volodymyr Zelensky, qui se rendra, mardi, en Irlande pour sa première visite dans ce pays neutre, a rapidement visité l’usine du groupe de défense Dassault Aviation en région parisienne, deux semaines après avoir signé une lettre d’intention pour acheter jusqu’à 100 avions de combat Rafale, destinés à plus long terme à protéger le ciel du pays.
La semaine qui s’ouvre s’annonce « cruciale » pour l’Ukraine, a estimé la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas. « Je crains que toute la pression soit exercée sur le côté le plus faible, car la reddition de l’Ukraine, c’est la manière la plus facile de mettre fin à cette guerre », a-t-elle déclaré.
Trump affiche son optimisme
Les États-Unis ont présenté, il y a dix jours, un premier projet en 28 points très favorable à Moscou, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022.
Washington a ensuite amendé ce projet avec Ukrainiens et Européens, avant de le retravailler en bilatéral avec les Ukrainiens, dimanche, en Floride. Les discussions américano-ukrainiennes ont été jugées « productives » par les deux parties, mais le secrétaire d’État Marco Rubio a prévenu qu’« il restait encore du travail ».
Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme, estimant que Russie et Ukraine souhaitaient mettre fin au conflit, tout en soulignant que Kiev n’était pas en position de force en raison du scandale de corruption.
Pour Emmanuel Macron, les frappes de la Russie contre l’Ukraine démontrent au contraire que Moscou n’est pas disposé à faire la paix.
En France, Volodymyr Zelensky était accompagné par son épouse, Olena Zelenska, pour un événement autour de l’initiative « Bring kids back » (« Ramenez les enfants »), dont elle est la marraine.
Cette initiative « a permis de ramener près de 2 000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille par la Russie », s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.