LUDOVIC MARIN / AFP
Marine Le Pen et Jordan Bardella photographiés ensemble à l’Assemblée nationale au mois de septembre 2024 (illustration)
EN BREF • À un peu plus de 100 jours du premier tour, le Rassemblement national dévoile sa « charte d’engagement » pour les municipales 2026.
• Les candidats qui réclament le soutien du RN devront respecter 13 points, programmatiques et politiques.
• Le soutien pourrait rester privé mais le RN se réserve le droit de le rendre public si le candidat ne respecte pas ses engagements.
Donnant-donnant ? Le Rassemblement national a dévoilé officiellement ce lundi 1er décembre, sa « charte d’engagement » destinée aux candidats sans étiquette dans les petites communes qui voudraient obtenir son appui lors des municipales de mars prochain. À un peu plus de cent jours du premier tour, « nous sommes en ordre de bataille », a affirmé le député européen Julien Sanchez, directeur de la campagne des municipales pour le parti à la flamme, lors d’une conférence de presse.
Avec 600 têtes de liste investies sous ses couleurs -ou celles des alliés de l’UDR d’Eric Ciotti- « il est maintenant temps d’écouter ceux qui veulent être soutenus par le RN », a-t-il ajouté, assurant que « beaucoup d’élus locaux (le) sollicitent pour obtenir (son) soutien, sans nécessairement avoir l’étiquette » de la formation d’extrême droite.
Une aide qui n’ira « pas sans engagement politique et programmatique », a cependant prévenu Julien Sanchez. « Nous ne soutenons pas n’importe qui, il faut montrer patte blanche », a-t-il insisté, ce qui passera donc par la signature d’une « charte d’engagement » en treize points.
À commencer par quelques fondamentaux du programme nationaliste : priorité à la « lutte contre la délinquance et l’insécurité » en armant obligatoirement les policiers municipaux quand il y en a, refus de « toute augmentation des taux de fiscalité locale », rejet des subventions « aux associations « incitant à l’immigration massive » ou celles qui portent des « projets communautaristes ». Mais aussi protection et entretien du « patrimoine local » et encouragement au « localisme », en particulier dans les cantines scolaires.
Il faudra défendre la charte, même dans l’opposition
Au total, le parti lepéniste a prévu onze points programmatiques auxquels s’ajoutent deux obligations plus politiques : d’abord « appeler à voter pour la liste soutenue par le RN » aux sénatoriales de septembre 2026. Ensuite et surtout « parrainer le candidat » du parti à la présidentielle de 2027, quel qu’il, ou elle, soit.
Un dispositif conçu pour les maires sortants des petites et moyennes communes, qui devront néanmoins faire valider leur demande par la commission d’investiture du RN. Le parti n’en fera cependant pas la publicité : « Ce sera à la discrétion du signataire, s’il souhaite afficher son soutien », explique Julien Sanchez, mais « si vous voyez notre député local à côté du maire sortant, ça voudra dire qu’il aura signé la charte ». Pratique pour les candidats qui se présentent dans des communes où le scrutin est dépolitisé et qui ne souhaitent assumer l’étiquette RN.
Mais gare à celui qui s’éloignerait ensuite de ses engagements. « S’il ne les respectait pas, nous nous réservons possibilité de rendre publique » sa signature et de « montrer que cette personne n’a pas de parole ». D’autant que les aspirants au soutien du RN devront continuer à défendre cette charte même s’ils perdent l’élection et qu’ils siègent dans l’opposition.