Afran, un demandeur d’asile iranien, est assis misérablement en face d’un centre d’accueil parisien, enserré entre les immenses dalles de bitume et le rugissement des trains au-dessus de sa tête. Il se trouvait déjà ici peu de temps auparavant, il y a sept semaines précisément. La seconde fois, dit-il, est aussi terrifiante que la première.

Afran – ce n’est pas son vrai prénom – a fait la une des médias lorsqu’il est devenu le premier demandeur d’asile à retourner au Royaume-Uni à bord d’un canot pneumatique, le 19 septembre, après avoir été expulsé vers la France en vertu de l’accord controversé “one in, one out” [“une entrée, un départ”]. Il a été renvoyé à Paris pour la seconde fois le 5 novembre.

“France, Royaume-Uni, France, Royaume-Uni, France… Ce n’est pas moi qui choisis, se désole-t-il. Je suis allé en Angleterre deux fois parce que j’avais l’impression de ne pas avoir d’autre choix. Les passeurs dans le nord de la France m’ont agressé et menacé de mort avant ma première traversée, le 6 août. Quand le ministère de l’Intérieur m’a renvoyé ici, j’ai cru que les passeurs étaient toujours à ma recherche. Je continue de le croire. J’ai peur dès que je sors du foyer. Je ne suis pas en sécurité ici.”

Les limites de la dissuasion

Afran se trouve en compagnie de trois autres per

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The Guardian (Londres)

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