L’alliance LR-macronistes pour Marseille survivra-t-elle à ce coup de boutoir ? Depuis ce lundi matin est une interview de sa tête de liste Martine Vassal à Sud Radio, la classe politique marseillaise rivalise de réactions pour critiquer la position de la responsable au sujet d’une éventuelle alliance avec le Rassemblement national.

Invitée de Sud Radio, l’actuelle présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence, a en effet déclenché l’ire de ses adversaires, les réjouissances de l’extrême droite et la consternation de ses alliés quand, à la question d’un possible accord avec le RN pour le second tour des municipales, elle a répondu : «On verra à ce moment-là.»

Auparavant, Martine Vassal avait tout de même dit tout le mal qu’elle pensait du parti d’extrême droite, mené pour l’occasion par le député Franck Allisio, qui s’est assuré du soutien de l’autre figure d’extrême droite de la ville, le sénateur Stéphane Ravier : «L’extrême droite, c’est l’amateurisme complet. Ils n’en ont rien à faire des problématiques locales, Ils n’en ont rien à faire de la deuxième ville de France.»

Cette prise de distance n’a pas empêché Franck Allisio de prendre à son compte la première partie de la déclaration de sa rivale, dans une déclaration réjouie sur son compte X : «Je sais à présent que Martine Vassal appellera à voter pour moi au second tour.» Un message que son équipe a également relayé à de nombreux journalistes sur leurs téléphones.

A gauche, la sortie a en revanche consterné : «J’ai honte pour Marseille et pour les Marseillais», a réagi le maire de gauche Benoît Payan, voyant dans ces déclarations la preuve que Martine Vassal «est prête à s’allier au Rassemblement national pour espérer exister et garder sa place». L’insoumis Sébastien Delogu, candidat du mouvement mélenchoniste à la mairie de Marseille, a partagé ses sentiments sur la nouvelle : «Avec son programme et ses déclarations, on peut se demander pourquoi madame Vassal n’a pas encore pris sa carte au RN.»

Chez Renaissance, qui a adoubé mi-novembre la candidature de Martine Vassal, l’heure était en revanche à la clarification : le mouvement macroniste a nié toute «ambiguïté» vis-à-vis du RN et de l’extrême droite. «Sur les municipales, les choses sont claires : aucune discussion, aucun accord, aucune alliance n’a et n’aura lieu avec le Rassemblement national et ses alliés», a insisté le parti sur X, y voyant la «condition absolue» de tout soutien aux candidats. «C’est aussi le cas pour Martine Vassal à Marseille», a intimé le mouvement à sa candidate.

Il ne s’est trouvé que Renaud Muselier, baron de la droite locale, président de la Région Paca et rallié de 2022 à la macronie, pour défendre Martine Vassal, assurant cette dernière de son «respect et de [son] estime pour cette femme dont on veut se débarrasser». Et osant même, à l’endroit de ses rivaux : «Ça suffit, les féminicides politiques.»

Face à l’emballement, Martine Vassal a voulu clarifier son propos sur X. «En aucun cas il n’a été question d’une alliance avec les extrêmes, que j’ai combattus pendant toute ma vie politique !», a-t-elle écrit, attaquant par la même occasion «l’ambiguïté absolue et permanente de Benoît Payan, qui gouverne déjà avec LFI et qui veut encore malgré ses résultats pour la ville nous donner des leçons !»