Pourquoi les poules pondent
moins en hiver

Ce n’est pas une question de
paresse : en hiver, les
poules
dépensent plus d’énergie à se réchauffer qu’à fabriquer
des œufs. Leur métabolisme change, leurs besoins énergétiques
augmentent, et la lumière du jour — indispensable pour stimuler la
ponte — se fait rare.

Selon l’Institut national de
recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
(INRAE), une poule a besoin d’au moins 14 heures de lumière pour
maintenir un cycle de ponte régulier. Sous nos latitudes, la
lumière naturelle tombe souvent en dessous de ce seuil dès
novembre. Résultat : moins de calories disponibles, moins de
vitamines D… et donc moins d’œufs.

Mais l’alimentation joue un
rôle tout aussi crucial que la lumière. Une carence, même légère,
peut faire chuter la ponte de 30 à 40 %.

Le secret des éleveurs :
l’apport en protéines

L’ingrédient miracle, c’est la
protéine. En hiver, elle devient le carburant indispensable à la
production d’œufs. Lorsque les insectes et les vers se font rares,
les poules manquent de ces acides aminés essentiels. Pour
compenser, les éleveurs ajoutent à leur ration quotidienne des
aliments riches en protéines végétales et animales.

Quelques exemples simples
:

  • Les graines de tournesol ou de
    lin, parfaites pour l’énergie et les acides gras.

  • Les légumineuses (pois,
    lentilles, haricots cuits), faciles à digérer et très
    nourrissantes.

  • Les restes de viande bien
    cuite ou de poisson, donnés avec modération, qui stimulent la
    production d’œufs en quelques jours.

Pierre, un petit éleveur
breton, confie :

« Dès que j’ajoute des graines
de tournesol à la ration, je vois la différence. En une semaine,
mes poules recommencent à pondre presque comme en été. »

L’énergie : l’autre alliée de
la saison froide

Les
protéines
seules ne suffisent pas. Pour affronter le froid, les
poules ont besoin de graisses, qui servent à maintenir leur
température corporelle. Le maïs reste l’un des meilleurs aliments à
cet effet. Riche en lipides, il fournit une source d’énergie rapide
et naturelle.

Les graines oléagineuses,
comme celles de tournesol ou de lin, peuvent aussi être données en
complément — mais en petite quantité pour éviter de déséquilibrer
l’alimentation.

Les vitamines et minéraux :
la touche finale

L’hiver, les poules ont
souvent moins accès à l’herbe fraîche et aux insectes. Il faut donc
compenser cette perte en apportant des vitamines et du calcium,
essentiels pour la qualité de la coquille et le maintien de leur
santé.

Quelques astuces simples :

  • Donner régulièrement des
    légumes verts (chou, épinards, salade).

  • Ajouter des coquilles
    d’huîtres broyées dans la mangeoire pour renforcer la solidité des
    coquilles.

  • Distribuer de temps à autre un
    complément minéral ou un peu de vinaigre de cidre dilué dans l’eau,
    excellent pour la digestion et l’immunité.

Améliorer l’environnement du
poulailler

Une alimentation équilibrée ne
suffit pas sans un environnement adapté. Trois éléments sont
essentiels :

  • La chaleur : un poulailler
    isolé, sans courant d’air, est indispensable. Inutile de le
    surchauffer : 10 °C suffisent pour leur confort.

  • La lumière : si possible,
    installez une lampe douce pour prolonger artificiellement la
    journée d’une heure ou deux.

  • La propreté : un nettoyage
    régulier évite le stress et les maladies, deux grands ennemis de la
    ponte.

L’Agence nationale de sécurité
sanitaire (ANSES) rappelle qu’un poulailler humide ou mal entretenu
peut réduire la ponte de moitié et favoriser les infections
respiratoires.

Les
petites astuces des éleveurs pour garder la cadence

  • Eau non gelée : l’eau glacée
    bloque la digestion et réduit la ponte. Placez les abreuvoirs à
    l’abri ou utilisez un petit chauffe-eau.

  • Graines germées : plus riches
    en vitamines que les graines sèches, elles donnent un coup de fouet
    naturel.

  • Ambiance calme : le stress est
    un facteur sous-estimé. Un poulailler paisible et sans bruits
    brusques favorise la régularité de la ponte.

Marie, qui élève une dizaine
de poules dans le Jura, l’a remarqué :

« L’hiver dernier, j’ai
simplement ajouté un peu de maïs et de tournesol à leur
alimentation, et j’ai laissé une lampe allumée deux heures le soir.
J’ai eu des œufs tout l’hiver, sans pause. »

En somme, pas besoin de
produits miracles ni de compléments hors de prix. Le secret tient
dans un équilibre : un peu plus de protéines, un peu plus de
lumière, et beaucoup d’attention. Vos poules vous le rendront,
chaque matin, par un
œuf
bien doré.