Le mauvais état de la voirie, l’insécurité, la pollution liée aux ferries et les nuisances sonores. Voici, dans l’ordre d’importance, les sujets qui préoccupent le plus les habitants du Mourillon. C’est du moins ce qui ressort d’une consultation menée ce mois-ci par le Comité d’intérêt local (CIL) du quartier auprès de ses adhérents. Objectif du sondage : identifier les problèmes et, dans un second temps, soumettre ces doléances aux candidats déclarés ou non aux municipales.
« On n’avait pas forcément anticipé le fait que les Mourillonnais se plaignent autant du bruit », explique Daniel Garcin, le président du CIL. « Mais c’est ainsi : les gens du quartier sont excédés par le vacarme la nuit, par les bars et restaurants qui ne respectent pas les niveaux de décibels autorisés, par les sonos des voitures, par les motos, par le tapage de ceux qui boivent jusqu’au petit matin sur la voie publique… »
« Pour l’animation, contre l’exagération »
Pour en arriver à ces conclusions, l’association s’est appuyée sur les réponses de 152 de ses adhérents. Peu, finalement, au regard des 1750 (1) qu’elle revendique. « À l’échelle du quartier, cela reste représentatif de ce que pensent nos membres », estime néanmoins Catherine Jean. La secrétaire de la structure évoque même des « nuisances très typées ». Bref, des réponses qui reviennent en boucle chez les sondés.
Que faire une fois ce constat posé ? « Le problème, c’est que la Ville entend mais ne nous écoute pas vraiment, estime Bernard Cristiano, administrateur du Comité. Ces dernières années, les difficultés se sont accrues parce qu’on a laissé les terrasses s’étendre mais aussi parce que la police n’agit pas pour faire respecter la loi. »
Lui, assure avoir vu son enfant s’arracher les cheveux pendant son sommeil alors qu’un concert était donné en bas de chez lui. D’autres racontent leurs nuits blanches, ou « sauvées » grâce aux somnifères, en période estivale. « On est pour l’animation mais contre l’exagération », résume Daniel Garcin. Abords du stade nautique, du yacht-club, parking des plages, de la tour Royale, place du marché, petites rues du « village » : rares seraient, selon lui, les secteurs épargnés par le tapage nocturne.
« Dans l’immédiat, nous allons envoyer le résultat de cette consultation à tous les candidats déclarés ou susceptibles de le faire, de l’extrême droite à l’extrême gauche », annonce Daniel Garcin. « Ensuite, nous publierons ces résultats sur notre site internet en espérant que cela puisse faire bouger les choses. »
Les ferries toujours ciblés
Parmi les thématiques qui font grincer des dents du côté des riverains de la rade, à noter également la pollution liée à la fumée des navires de commerce. « Nous n’en avons pas après les bateaux de croisières, souvent assez modernes, mais plutôt après les vieux ferries de la Corsica », pose Catherine Jean. « On comprend qu’il y ait des enjeux économiques. Mais il faudrait aussi être capable de mener une enquête sanitaire sur l’impact de ces rejets sur notre santé. »
Autre piste « travaillée » par le Comité d’intérêt local : tâcher de s’unir avec les autres CIL, y compris ceux de La Seyne, pour réussir à peser sur les politiques des pouvoirs publics sur la question portuaire. Vaste programme… en attendant ceux des prétendants à l’Hôtel de ville.
1. Un chiffre qui inclut les habitants adhérents via la participation au CIL de leurs syndics de copropriété.