Lundi, le conseil municipal a approuvé l’accord de jumelage de Rennes avec la ville de Diyarbakır, en Turquie.
Comptant plus de 1,8 million d’habitants, Diyarbakır est considérée comme la capitale historique du Kurdistan. Une position qui place ce bastion de l’identité kurde en porte-à-faux vis-à-vis d’Ankara.
Dès 1979, la capitale bretonne avait rejoint quatre grandes villes de gauche pour envoyer des bus à destination de Diyarbakır. Le début d’une longue coopération dont ce jumelage est une nouvelle étape. Il intervient alors que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déposé les armes en février dernier.
Une rencontre prévue à la MIR
L’émotion, palpable sur les bancs de la gauche, n’était pas unanime lors du conseil. Henri-Noël Ruiz (Renaissance, opposition) s’est dit « favorable aux jumelages » mais a déploré des « faiblesses » dans l’accord. « Le document ne présente aucune donnée financière », a-t-il pointé, regrettant par ailleurs une gouvernance qui « mange de clarté » et une « absence » d’évaluation des coopérations passées. « On a l’impression de lire un document de communication, d’autopromotion politique. » L’élu se dit par ailleurs « sceptique sur la capacité de la ville de Rennes à faire vivre cet échange » au vu du contexte politique local.
La maire (PS) Nathalie Appéré a quant à elle salué « un moment important qui vient sceller plus de 40 ans d’amitié entre Rennes et Diyarbakır ». « Je regrette sincèrement que tous ici, sur ces bancs, n’aient pas su comprendre la force et la portée de ces liens. »
Lundi 8 décembre, la Maison internationale de Rennes accueillera avec l’association Amitiés kurdes de Bretagne une « conférence sur la question kurde », dans le cadre du Festival des Solidarités. L’occasion d’entendre les co-maires de Diyarbakır Gültan Kışanak, Bisar Içli ainsi que des représentants des mouvements féministes et écologistes du Kurdistan turc.