« La FFMC rappelle que l’objectif n’est pas d’opposer les modes de transport mais de montrer leur complémentarité. Ces données servent à documenter le rôle concret des 2RM dans la mobilité urbaine, y compris au niveau européen, et à alimenter le dialogue avec les institutions », précise la fédération qui a réalisé le même test dans plusieurs agglomérations dont, pour la France, Lyon, Besançon, Avignon et Niort.

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Bicyclettes, vélos électriques, cargos : les cyclistes n’ont jamais été aussi nombreux dans Bordeaux et la Métropole, leur nombre a plus que doublé depuis 2015. De quoi crisper les relations entre anciens et nouveaux usagers de la route, chacun accusant l’autre de ne pas respecter les règles et de s’approprier l’espace. Data, reportages, entretiens : « Sud Ouest » mène l’enquête

Le vélo électrique rivalise

Le parcours testé avait pour point de départ le quartier de Mériadeck, dans le centre de Bordeaux, et pour destination la mairie de Blanquefort, dans la banlieue nord, sur un itinéraire assez direct de 10,8 km, mais comprenant une diversité de voies de circulation. Le motard et le conducteur à scooter ont mis vingt-neuf minutes, contre trente-sept minutes pour la voiture et une heure quatre pour le bus. « Ces écarts ne sont pas anecdotiques : ils rappellent qu’en zone urbaine dense, le 2RM est une solution efficace, flexible et peu encombrante, qui fluidifie la circulation au lieu de la saturer », ajoute la FFMC.

« Ces écarts ne sont pas anecdotiques : ils rappellent qu’en zone urbaine dense, le deux-roues à moteur est une solution efficace »

À Besançon et Niort, le vélo a fait presque aussi bien que la moto, pour un coût quasi-nul. Dans toutes les villes testées, les transports en commun sont souvent la solution la plus économique, mais aussi toujours la plus lente. Quant à la voiture, elle s’avère à la fois lente et onéreuse. Le vélo électrique, enfin, rivalise presque avec les 2RM mais seulement sur les courtes distances, et il est dépendant de deux facteurs qui limitent son usage : la météo et l’existence d’aménagements sécurisés.

« Mauvaise image »

En Gironde, la coordinatrice de la FFMC, Marianne Grand, déplore que, malgré son efficacité, le deux-roues motorisé reste dans l’angle mort des politiques publiques. « C’est un sujet absent des débats politiques. On reste sur la mauvaise image du motard qui fait du bruit ou roule trop vite. Nous sommes partie prenante aux comités de la rue de la Ville de Bordeaux, on essaie de sortir des clichés, mais cette image reste ancrée. Les 2RM sont pris en compte, car les autorités font des emplacements pour se garer, mais dans d’autres domaines, on reste les oubliés. Par exemple autour de la gare Saint-Jean, où les emplacements moto supprimés ne sont pas remplacés. »