Le 11 septembre dernier à 11 heures, les sirènes de toute l’Allemagne se sont mises à hurler pendant deux longues minutes, stridentes, angoissantes. Les téléphones portables ont vibré, leurs écrans virant au rouge écarlate. A 11 h 45, sonneries et alarmes ont repris, plus brièvement. Ainsi, dans l’intégralité de la République fédérale, un exercice a été organisé en grandeur nature pour prévenir la population en cas d’accident majeur, de catastrophe naturelle, mais aussi de guerre. Car, depuis février 2022 et l’attaque de l’Ukraine par la Russie, la guerre est dans toutes les têtes.
D’emblée, le chancelier de l’époque, le social-démocrate Olaf Scholz, a parlé d’un « changement d’époque » (Zeitenwende). Son successeur, le conservateur Friedrich Merz au pouvoir depuis mai, lui a emboîté le pas, déclarant au journal télévisé à une heure de grande écoute : « Nous ne sommes pas en guerre, nous ne sommes pas non plus en paix. »