Un chauffeur de VTC qui prend en charge un client s’avérant mêlé au trafic de drogue et qui, sous la menace d’une arme brandie par son passager, refuse d’obtempérer à un contrôle de police… De loin, le contexte rappelle confusément le tragique épisode de la mort de Nessim Ramdane, chauffeur de VTC lui aussi, tué en octobre 2024 à la Belle-de-mai, dans le 3e arrondissement de Marseille, par son client, un très jeune sicaire de 14 ans, recruté sur les réseaux sociaux sur fond de lutte de clans et de trafic de drogue.

La comparaison s’arrête cependant là en ce qui concerne le chauffeur de VTC qui a grillé un feu rouge samedi soir dans le 13e arrondissement de Marseille. S’il a bien transporté un individu peu recommandable, versant manifestement dans le trafic de stupéfiants et armé, les arguments qu’il a avancés pour expliquer son refus d’obtempérer n’ont pas convaincu les policiers.

Tout commence par un feu rouge grillé

Tout commence samedi soir, sur les coups de 20 heures. Un équipage de la BAC nord qui patrouille dans les parages, repère un véhicule qui outrepasse allègrement la couleur écarlate du feu tricolore. Une infraction qui décide les policiers à indiquer leurs velléités de procéder à un contrôle routier. Mais plutôt que de s’y soumettre, le conducteur du véhicule s’engage pied au plancher sur la L2. La cavale se terminera finalement sur l’avenue William Booth, dans le 12e arrondissement, où les policiers parviennent à intercepter le fuyard qui explique, non sans s’être d’abord rebellé, avoir dédaigné les injonctions des forces de l’ordre car il était sous la menace d’une arme brandie par son passager.

300 grammes de résine et une arme de poing

Du passager en question, qui a détalé en prenant la fuite en courant, il ne reste d’abord rien, si ce n’est un sac imprudemment abandonné sur la banquette arrière dans lequel sont découverts 300 grammes de résine de cannabis, et une veste de laquelle dépasse une arme de poing. Tandis que des policiers approfondissent le cas du chauffeur de VTC, leurs collègues rattrapent le passager et ramènent le chauffeur comme son client au commissariat, avant de les placer tous les deux en garde à vue. Le premier pour refus d’obtempérer et exercice illégal de VTC puisqu’il ne disposait pas de carte professionnelle et le second pour détention d’arme et de produits stupéfiants.

Les deux hommes ont été présentés devant un magistrat ce lundi 1er décembre en vue d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).