Championnat de Bretagne de cyclo-cross, dimanche à Châtelaudren (22)Vous serez présent en spectateur, dimanche, à Châtelaudren où vous avez décroché votre deuxième titre. Avec un pincement au cœur ?

Forcément, ça me fait quelque chose. Lors de la Coupe de France de Quelneuc (où il assistait les jeunes du VCP Loudéac, son ancien club), je n’étais pas resté regarder la course élites le dimanche. Ça ne m’intéressait pas plus que cela. Ce que j’aurais aimé, c’est courir avec eux.

Est-ce à dire que vous regrettez d’avoir tourné la page cyclo-cross ?

Ah non, pas du tout. Je n’ai aucun regret. Je pense que j’ai arrêté au bon moment. Si j’avais continué, ça aurait été la saison de trop, je n’aurais été aussi compétitif. Ma petite a commencé l’école, je vais bientôt être papa pour la deuxième fois, mes priorités sont ailleurs. Et puis, je n’ai plus le temps de m’entraîner. Quand je vois ce mauvais temps, j’apprécie d’autant plus la sieste.

Cela ne vous démange pas, parfois ?

On me pose souvent la question. Mais sincèrement, je n’y pense pas. Je continue de rouler, j’ai quelques objectifs sur la route et en gravel pour 2026. J’aimerais disputer la manche de Coupe du monde de gravel de Millau (24 mai) avec les copains du club de Briec et être en forme pour les championnats de Bretagne route à Kernouës (7 juin). Mais le cyclo-cross, normalement, c’est terminé. Bon, je sais qu’il ne faut jamais dire jamais…

Continuez-vous de suivre l’actualité du cyclo-cross breton ?

Bien sûr. J’entraîne un petit jeune de Bourg-Blanc (Lilian Aveline) et je suis les résultats de près. À Châtelaudren, sur un circuit qui est physique et technique à la fois, je pense d’ailleurs que l’on va assister à une très belle bagarre.

Qui voyez-vous vous succéder ?

À mon avis, ça va se jouer entre Louis Tanguy et Paul-François Jutel (2e et 3e, l‘an dernier à Quimper). Personnellement, je mets une pièce sur Louis. C’est un gars avec qui j’ai pas mal d’affinités, je lui donne quelques petits conseils. C’est un pur crossman, ce serait un bel ambassadeur. Allez, disons que c’est du 55-45. Aucun d’entre eux n’a jamais gagné un titre élite, aucun n’aura envie de lâcher l’affaire. Pour la troisième place, ça devrait se jouer entre Mattéo Garnier (VCP Loudéac), Victor Dréano (VCP Loudéac) ou Nicolas David (CC Ergué-Gabéric) qu’il ne faut jamais négliger.

La semaine d’avant championnat de Bretagne, c’est toujours une semaine particulière ?

Lors des mes premiers championnats, je me mettais beaucoup la pression. Au fil des années, ça devenait juste une course qui donnait énormément envie. C’est toujours une épreuve qui me tenait à cœur, que j’arrivais à partager avec le public. L’atmosphère d’un championnat de Bretagne, c’est quelque chose.

Parmi vos quatre titres, lequel est le plus beau ?

Sans doute le premier, à Camors (en 2018). Parce que c’était le premier et parce que j’avais battu Matthieu (Boulo, le champion sortant). Il m’avait lâché, j’étais lâché et j’étais revenu dans le dernier tour avant de gagner. C’était un gros chantier, il pleuvait. Les trois autres fois (à Châtelaudren, Cruguel et Quimper), ça avait été un peu plus simple.