C’est une affaire « de grande immaturité », résume le représentant du ministère public, Thibault Appert. Un couple a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel pour avoir tendu un guet-apens à un jeune homme à Toulon dans la soirée du 11 septembre 2025. Celui-ci a été roué de coups dans le parc des Lices puis dans le snack dans lequel il s’était réfugié près de la gare SNCF.

Son tort ? Avoir été le petit ami de Lorie (1), condamnée à six mois de prison avec sursis pour l’avoir entraîné dans ce piège. « J’avais la haine contre Tom, il m’avait trompée je voulais qu’il paie pour ce qu’il m’a fait », a-t-elle reconnu devant les policiers. À la barre du tribunal, elle est restée mutique.

Ce jour-là, Tom, 22 ans, avait croisé son ex du côté de la place de la Liberté, dans le centre-ville. Le jeune Corse, de passage dans le chef-lieu du Var, se trouvait dans un café avec des membres de la famille de Lorie avec lesquels il a conservé de bonnes relations.

Rendez-vous à 21 heures

La jeune femme s’en était émue dans la foulée auprès de Kévin, son nouveau compagnon en train de consommer de l’alcool avec des copains dans un square. Ce dernier a considéré que le vingtenaire lui avait « manqué de respect » en s’approchant de « sa femme »…

La jeune majeure – 18 ans – a alors téléphoné à Tom pour lui donner rendez-vous à 21 heures dans le parc des Lices.

C’est là que la victime a été violemment prise à partie par Kévin, 23 ans, et deux individus (non identifiés), notamment à coups de gaz lacrymogène. Tom est parvenu à prendre la fuite en direction de la gare et s’est réfugié dans un fast-food.

Un gérant de snack pas très coopératif

Selon le récit de la victime, le gérant n’a rien voulu savoir et lui a demandé de quitter l’établissement. Deux individus ont fait irruption dans le snack où Tom a reçu des coups de pied et de poing, selon le témoignage du cuisinier qui, lui, s’est interposé.

Kévin a nié être l’un de ces deux agresseurs tout en reconnaissant être entré dans le snack. Le responsable de l’établissement n’a pas jugé nécessaire de donner suite aux sollicitations des enquêteurs requérant les images de vidéosurveillance.

Le préjudice corporel (un point de suture sous l’œil droit) de Tom – qui ne s’est pas constitué partie civile – a été fixé à cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT) par un médecin légiste. Kévin a été condamné à 20 mois de prison ferme.

Interdiction de contact

Huit mois de prison ont été ajoutés à cette sanction. En effet, Kévin était jugé dans un dossier distinct portant sur des violences au préjudice de Lorie. En août, il n’avait pas apprécié que sa petite amie, en fin de soirée, danse sur une table en présence d’un autre homme.

« Il n’a pas supporté qu’elle fasse des choses de son âge », a fait valoir l’avocat de la jeune femme, Me Louis-Marie La Balme, plaidant une « ascendance de Kévin » sur sa cliente. « Elle a fait le mauvais choix » en continuant de le fréquenter.

Le tribunal a condamné les deux jeunes gens à une interdiction réciproque de contact pendant deux ans.

1. Tous les prénoms ont été modifiés.