Le Royaume-Uni a dévoilé mardi un cadre réglementaire destiné aux entreprises et aux banques envisageant d’investir en Syrie, répondant ainsi à l’intérêt croissant du secteur privé depuis l’allègement des sanctions occidentales visant à soutenir la reconstruction du pays.

La Syrie cherche à se relever après la chute de l’ancien président Bachar al-Assad en décembre dernier, mettant fin à des décennies de domination familiale. Sa destitution a poussé le Royaume-Uni et les États-Unis à assouplir leurs sanctions et à fournir des recommandations aux entreprises intéressées par des investissements.

Dans des lignes directrices publiées mardi, le gouvernement britannique a souligné les opportunités commerciales et s’est déclaré favorable à ce que « les entreprises investissent, commercent et opèrent en Syrie, à condition que ces activités respectent la législation britannique et que la destination finale soit la Syrie ».

L’exécutif insiste toutefois sur la nécessité de se conformer strictement à la législation sur les sanctions, aux contrôles à l’exportation et aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent. Il détaille également les procédures d’obtention de licences, incluant les licences générales et les exemptions humanitaires.

Le gouvernement met cependant en garde contre des risques élevés, notamment la corruption et la tentative de contournement des sanctions. En avril, le Royaume-Uni a levé ses sanctions sectorielles, rouvrant les secteurs de l’énergie, des transports et de la finance, tandis que Washington a mis fin à son programme de sanctions contre la Syrie en juin grâce à de nouvelles dérogations. L’Union européenne a également assoupli ses mesures liées à la reconstruction.

Un rapport de la Banque mondiale estime le coût de la reconstruction de la Syrie à 216 milliards de dollars, qualifiant ce chiffre d’« estimation prudente ».

(Reportage de Sam Tabahriti, édition par Alexandra Hudson)