L’affaire de la sextape vient de trouver son épilogue judiciaire. Une affaire qui, pendant plus de trois ans, entachait pour beaucoup l’image de Saint-Étienne et de tout un territoire. Ce dossier qui mettait en cause le maire de Saint-Étienne et président de Saint-Étienne Métropole, Gaël Perdriau, avait également secoué le monde économique.

Très vite, après les révélations de Mediapart, en août 2022, par un communiqué commun, le Medef, la CPME, U2P, la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre des métiers et de l’artisanat et la Chambre d’agriculture, avaient mis en garde. Ils craignaient des répercussions néfastes pour les entreprises et l’économie du territoire.

« Ce dossier a altéré le fonctionnement des institutions »

Philippe Rascle, président du Medef Loire, est désormais soulagé : « Nous avons souffert de l’image renvoyée. Il suffit d’interroger les chefs d’entreprise. Lorsqu’ils reçoivent leurs clients, leurs fournisseurs français ou étrangers, ils leur parlent forcément de cette histoire. Le plus grave est que ce dossier a altéré le fonctionnement des institutions que ce soit la Métropole ou la municipalité stéphanoise. Quand la tête de l’exécutif est mise en cause, ça ne peut pas bien fonctionner. »

Il insiste : « Déjà au niveau national, on souffre du défaut de budget, la politique internationale avec la guerre en Ukraine, les droits de douane imposés par les États-Unis ne nous facilitent pas la tâche… Si même le niveau local s’en mêle, ça devient compliqué. L’économie, c’est de la confiance, quand la gouvernance politique se dégrade à tous les niveaux, les entreprises sont impactées. L’entreprise reste un endroit où les choses vont à peu près bien : le dialogue social est globalement apaisé, on tient le coup même si la conjoncture est difficile. C’est rassurant. Je rappelle quand même qu’une étude récente montre que 73 % des personnes ont confiance dans la parole des chefs d’entreprise. »

« Il faut que les choses se décantent vite à la mairie de Saint-Étienne »

Philippe Rascle, comme Didier Brosse, président de la fédération du BTP Loire, parlent d’une même voix : « Aujourd’hui, il est temps de tourner la page et que l’investissement reprenne sur notre territoire. Un investissement de 1,2 milliard d’euros a été promis sur ce mandat au niveau de la Métropole. Aujourd’hui, même revenus à 800 millions d’euros, les conseillers reconnaissent que ce n’était pas finançable. On est clairement victimes des divisions au sein de la Métropole. Cette situation politique, où personne n’est d’accord sur rien, est très néfaste à l’économie du territoire. »

Ils concluent : « Maintenant, il faut rapidement tourner la page, le monde économique n’a pas le choix. Il faut que les choses se décantent vite à la mairie de Saint-Étienne pour que des débats non pollués puissent permettre de voir émerger des décisions favorables au monde économique. On a besoin d’un soutien énergique pour relancer l’économie et le commerce. »