« Évidemment, l’événement Capitale de Noël est un moment emblématique pour la ville mais avec un développement, au fil des années, qui a modifié beaucoup sa nature », démarre Florian Kobryn. « Le paradoxe est dans le partage de ce moment avec des touristes du monde entier alors même que des enfants dorment dans la rue. »
Pour le volet surtourisme de ce diagnostic, le candidat de La France insoumise évoque la question de l’acceptation de l’événement par la population « avec un centre-ville qui devient impraticable, l’augmentation du trafic aérien générée sur le territoire et l’accentuation de la crise du logement qui découle également de cette situation ».
« Une course au chiffre sur le dos habitants »
« Environ 200 à 300 logements par an disparaissent pour les locataires, notamment étudiants, au profit des plateformes type Airbnb », affirme Florian Kobryn. À ce rythme là, « on risque de finir en ville-musée ».
Pour le volet social de la question, « l’expulsion des sans-abri de l’hypercentre avant et pendant l’événement, l’indifférence à leur situation, sont en contradiction totale avec l’esprit de Noël ». « La défaillance massive de l’État en matière d’hébergement d’urgence ne doit pas être un prétexte à l’inaction pour la ville ».
Sur ces deux préoccupations « on assiste à une croissance infinie du marché de Noël dans un monde fini ». « Une course au chiffre qui se fait sur le dos des habitantes et des habitants », poursuit le candidat. Bref, « un problème qui nécessite une réponse politique forte, quitte à faire débat ».
« Un ticket à 10 euros »
Le remède préconisé consiste pour la liste LFI « à mettre en place une entrée payante le week-end pour les visiteurs hors Eurométropole de Strasbourg ». « Un ticket à 10 euros au tarif plein valable pour toute la durée du marché, qui permettrait à la fois la régulation de l’affluence et de dégager un peu de marge budgétaire qu’on pourrait reverser dans l’hébergement d’urgence ». Sachant que les moins de 18 ans bénéficieraient toujours de la gratuité.
D’un point de vue pratique, « on s’appuierait sur le dispositif de sécurité existant en ajoutant une billetterie aux points d’entrée dans la Grande Ile ». « C’est une proposition simple et nécessaire pour permettre la réappropriation de ce marché par toutes et tous », conclut le candidat.
Reste à voir ce qu’en diront des commerçants qui font un gros mois de chiffre d’affaires avec les 3,4 millions de visiteurs. Quant au quidam qui, touriste ou Strasbourgeois, a mis les pieds dans la Grande Ile au hasard ce samedi et a subi l’engorgement de certaines rues et places, peut-être sera-t-il intéressé par des mesures d’étalement futur de la foule.