Ce secteur de la mode circulaire se veut une alternative à la fast fashion qui écrase tout sur son passage.
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France Télévisions – Rédaction Culture
Publié le 02/12/2025 15:37
Temps de lecture : 4min

Le 1er décembre 2025, un mannequin présente une création à bord d’un TGV, dans le cadre de la semaine de la mode circulaire, sur le trajet Paris-Lille. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)
Donner de la visibilité aux acteurs de la mode circulaire : c’est le but de la première Circular Fashion Week, organisée du 1er au 7 décembre dans la métropole lilloise, avec défilés, ateliers, forum professionnel et marché de mode « engagée ».
Derrière le terme mode circulaire, on trouve aussi bien des vêtements à la durée de vie prolongée, grâce à la réparation et la réutilisation, ou plus durables grâce à l’usage de matériaux recyclés, des fibres naturelles et des circuits courts. La Circular Fashion Week a vocation à se tenir tous les deux ans à Lille, selon ses organisateurs.
Pour lancer cette semaine de mode circulaire, un défilé a été organisé lundi 1er décembre dans un TGV Paris-Lille, surprenant les passagers. Lors de ce premier show de mode circulaire, ont été présentées des créations upcyclées – faites à partir de matières naturelles, locales et respectueuses de l’environnement – signées Esmod Roubaix, Anti-Fashion Project, Revive Circular Lab et d’autres acteurs locaux engagés.
Un défilé de mode vintage aura lieu mardi dans l’usine textile Lemahieu dans la banlieue lilloise, puis un forum pour les professionnels jeudi et vendredi ainsi qu’un grand marché de créateurs responsables, friperies, conférences, ateliers, samedi.

Le 1er décembre 2025, un mannequin présente une création à bord d’un TGV, dans le cadre de la semaine de la mode circulaire, sur le trajet Paris-Lille. (CIRCULAR FASHION)
Partenaire de cette opération, SNCF Voyageurs voulait aussi souligner sa politique en matière d’upcycling et de recyclabilité, intégrée à sa démarche globale de développement durable et d’économie circulaire. Ainsi, par exemple, l’entreprise recycle les vêtements professionnels usagés, notamment ceux de ses agents de vente, d’escales et de ses équipages à bord.
Ce secteur se veut une alternative à la fast fashion qui écrase tout sur son passage, et dont l’un des symboles, la plateforme en ligne asiatique Shein, a accumulé les polémiques en France ces derniers temps.
« On sent que le consommateur est totalement perdu entre envie de faire les choses bien et être en permanence stimulé à consommer », a indiqué Anthony Jaugeard, consultant en économie circulaire. « L’objectif est de mettre en avant les solutions, les acteurs qui font une mode responsable et écologique. La couverture médiatique de la mode pas responsable est immense en ce moment. Donc, nous, on voulait montrer tout ce qu’on sait faire », a-t-il ajouté lors de la conférence de presse d’ouverture de l’événement lillois.
« Chaque année, on s’attelle à des nouvelles matières. Cette année, ce sont les chambres à air des Vélib’ de Paris et les canots de sauvetage qu’on récupère pour faire des ceintures, et les ballons de rugby qu’on a transformé en porte-cartes », a précisé de son côté Hubert Motte, le fondateur de La Vie est Belt, marque d’upcycling basée à Roubaix.
L’industrie textile mondiale est l’une des plus polluantes et des moins circulaires, caractérisée par un système qui favorise la production de masse, le renouvellement rapide des collections, l’utilisation de fibres vierges issues principalement des dérivés du pétrole et peu engagée dans le recyclage en fin de vie.
Selon l’étude KPMG pour la Fédération de la mode circulaire (2025), la filière française de la mode génère plus de 700 000 tonnes de déchets textiles par an. Seuls 38% sont collectés, et à peine 1% est véritablement recyclé en nouveaux textiles.

Le 1er décembre 2025, un mannequin présente une création à bord d’un TGV, dans le cadre de la semaine de la mode circulaire, sur le trajet Paris-Lille. (CIRCULAR FASHION)
Bien qu’en croissance, la mode circulaire pèse encore très peu au niveau économique, comme les produits neufs coûtent souvent moins chers. Or 90% des consommateurs placent le prix comme premier critère d’achat, bien loin devant l’impact environnemental ou la durabilité, selon une récente étude de la chaire universitaire de la mode circulaire Tex&Care.