Par

Guillaume Laurens

Publié le

2 déc. 2025 à 17h15

Des centaines, voire des milliers de places de stationnement vont disparaître d’ici à un an dans la métropole de Toulouse. En cause ? L’entrée en vigueur de la Loi d’orientation des mobilités (dite loi LOM), votée fin 2019, qui va contraindre toutes les collectivités de l’hexagone à supprimer d’ici fin 2026 au plus tard les emplacements situés autour des passages piétons. Et cela risque d’avoir de grosses conséquences dans la Ville rose et son agglomération.

Que dit cette nouvelle loi ?

Les collectivités ont en effet été sommées de supprimer toutes les places de stationnement situées à moins de cinq mètres des passages piétons. Ce que dit le législateur, précisément ? « Afin d’assurer la sécurité des cheminements des piétons en établissant une meilleure visibilité mutuelle entre ces derniers et les véhicules circulant sur la chaussée », stipule l’article L. 118-5-1 de ladite loi, « aucun emplacement de stationnement ne peut être aménagé sur la chaussée cinq mètres en amont des passages piétons, sauf si cet emplacement est réservé aux cycles et cycles à pédalage assisté ou aux engins de déplacement personnel ».

Ce même article précise que « les travaux d’aménagement, de réhabilitation et de réfection des chaussées » doivent avoir été réalisés « au plus tard le 31 décembre 2026 ».

L’inventaire est en cours dans la Métropole

Un travail d’Hercule se profile pour les services de Toulouse Métropole, qui gèrent la voirie des 37 communes du territoire… et vont devoir faire l’inventaire puis la mise aux normes de tous les emplacements concernés sur ce vaste territoire. « Pour l’heure, nous ne savons pas combien de places cela représentera », souffle Maxime Boyer, le vice-président de la Métropole en charge des mobilités et de la voirie, interrogé par Actu Toulouse.

Le plus long, c’est d’identifier les places qui posent problème à l’échelle des 37 communes. Nous avons lancé une étude à ce propos, confiée à un prestataire extérieur. L’enjeu, c’est de repérer les places, mais aussi d’analyser précisément ce qu’il faut faire, car il peut y avoir des interprétations juridiques.

Maxime Boyer
Vice-président de Toulouse Métropole en charge des mobilités et de la voirie

Les places qui ne respectent pas la distance règlementaire des passages piétons, comme celle-ci sur les allées François Verdier, seront supprimées
Les places qui ne respectent pas la distance réglementaire des passages piétons, comme celle-ci sur les allées François Verdier, seront supprimées (©G.L. / Actu Toulouse)

Combien d’emplacements vont disparaître du paysage dans la Ville rose ? C’est toute la question, sachant qu’on dénombre à ce jour, tout confondu, 90 000 places de stationnement en surface sur la seule commune de Toulouse…

Dans d’autres grandes villes, ce même type d’inventaire a été réalisé et les résultats sont édifiants. En 2021, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) détaillait que près de 1 000 places devaient être supprimées à Bordeaux. Plus de 3 300 à Lyon, et même 4 500 à Lille.

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Quant à Paris, d’après Les Affiches Parisiennes, la capitale devrait perdre 22 000 places, dont 7 000 en raison de cette seule mesure. Une nouvelle donne qui aura inéluctablement, à Toulouse, des conséquences pour les riverains qui se garent en surface via le fameux dispositif de stationnement résident.

10 piétons tués en Haute-Garonne l’an dernier

D’après la Sécurité routière, sur toute l’année 2024, 456 piétons sont décédés en France, soit 26 % des morts sur la route. Les trois quarts d’entre eux ont été tués en ville, une centaine sur un passage piéton.

Selon la préfecture de la Haute-Garonne, sur cette même année 2024, parmi les 54 morts recensés sur les routes du département, 10 étaient des piétons, soit 19 % du total. C’était davantage qu’en 2023 (9) et en 2022 (8).

La situation va de mal en pis dans le département, puisque fin octobre 2025, déjà, huit piétons avaient été tués sur nos routes.

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