Il est de ces événements que l’on ne veut pas voir, qui entachent la réputation d’un club et fragilisent ce lien, organique mais parfois si fragile, entre les joueurs et leurs supporters. Ce dimanche, la soirée cauchemardesque qui a suivi le match entre Lorient et Nice en est un triste exemple. De retour du Moustoir après leur défaite (1-3) contre les Merlus, les joueurs niçois ont été violemment pris à partie par un groupe de 400 supporters à leur descente du bus. La cause de la grogne ? Les défaites à répétition du Gym, ayant entraîné sa chute dans le ventre mou de la Ligue 1 (10e) et tout en bas du classement de la Ligue Europa.

Des crachats et des insultes

Il était 23 heures lorsque le car transportant les joueurs s’est arrêté boulevard Jean Luciano, devant le portail du centre d’entraînement du club niçois. À son arrivée, quelque 400 « Ultras » du groupe la Populaire Sud étaient là. Brandissant des fumigènes rouges, ceux-ci se sont agglutinés autour du véhicule, lançant des insultes en direction de l’équipe. Un leader du groupe a ensuite brisé la frontière entre public et joueurs en s’introduisant dans le car, suivi par un autre membre du collectif. Le dialogue avec les joueurs a été tendu, émaillé de noms d’oiseaux.

La suite après cette publicité

Quelques minutes plus tard, l’entraîneur aiglon Franck Haise est descendu du bus, acclamé par des supporters aux cris d’ « on vous soutient ». Le capitaine Melvin Bard et quelques cadres de l’équipe lui ont emboîté le pas pour tenter de parlementer avec des représentants de la Populaire Sud. Lorsque le reste des joueurs est apparu, l’altercation a laissé place au chaos. Bousculés par la foule, ils ont reçu des crachats et, pour certains, des coups.

La suite après cette publicité

Parmi les plus ciblés, le milieu de terrain ivoirien Jérémie Boga et l’avant-centre nigérian Terem Moffi ont reçu une ITT – jusqu’à vendredi pour le premier et dimanche pour le second, lequel rate ainsi la réception d’Angers à l’Allianz Riviera. Les deux joueurs ont déposé plainte contre X ce lundi après-midi. Dépassés par l’ampleur de l’échauffourée, la petite dizaine de stadiers et les quelques agents de sécurité sont restés impuissants. Une enquête a été ouverte par le parquet.

Litanie d’altercations

Dans son communiqué officiel publié ce lundi, la direction du Gym condamne l’incident : « Les débordements constatés durant ce rassemblement sont inacceptables. Plusieurs membres du club ayant été pris à partie. L’OGC Nice leur apporte tout son soutien et condamne ces actes avec la plus grande fermeté ». Le club a toutefois assuré comprendre « la frustration générée par la succession de contre-performances et de prestations éloignées de ses valeurs ».

La suite après cette publicité

La suite après cette publicité

Ces scènes de hooligans font écho aux altercations ayant déjà eu lieu au soir de la défaite de l’OGC Nice à domicile face à l’OM (1-5), la semaine dernière. Le milieu de terrain Salis Abdul Samed avait essuyé des crachats provenant des Ultras de la Populaire Sud, alors que le groupe de supporters fêtait ses 40 ans. Ce dimanche, les policiers de la BAC et les nombreux agents de sécurité dépêchés sur place n’ont pas empêché les heurts de dégénérer en affrontement. Héritier de la Brigade Sud, dissoute en 2010, le collectif niçois est dans le viseur des autorités.

La tension retombée, Franck Haise a évoqué la nécessité de prendre une « décision drastique ». L’entraîneur, dont le contrat court jusqu’en 2029, restera-t-il au club ? La même question se pose pour le directeur sportif Florian Maurice. Critiqué pour ses décisions lors du mercato de cet été, conspué par les supporters ce dimanche, il réfléchirait, selon plusieurs sources, à quitter le staff de l’OGC Nice.