Le Syndicat national du transport aérien (SNTA) – CFDT vient de déposer un préavis de grève à l’aéroport de Grenoble Alpes Isère pour la journée de ce vendredi 5 décembre. « Les salariés s’inquiètent fortement pour leur avenir », justifie l’organisation syndicale représentative du personnel, après l’annonce du changement de délégataire de l’aéroport qui doit intervenir à partir du 1er juillet 2026. Les représentants du personnel qui ont rencontré le président du Département de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, ce mardi à la mi-journée, ont eu confirmation que le groupe Edeis avait été retenu par la commission d’appel d’offres pour la gestion de l’aéroport dans le cadre d’une délégation de service public, au détriment du gestionnaire actuel, Vinci Airport, qui est en place depuis 2004. Un choix qui doit encore être validé par le vote des élus départementaux, ce jeudi 4 décembre, le Département étant propriétaire de l’équipement. Une délégation de salariés a prévu de se rendre à cette session du conseil départemental.
Si le groupe Edeis est tenu de reprendre le personnel employé aujourd’hui par Vinci Airport (40 salariés permanents), « il va nous falloir renégocier nos avantages. Au vu de ce qui se passe à l’aéroport de Nîmes (géré par Edeis, N.D.L.R.), nous sommes inquiets pour la suite », explique Franck Menuel, représentant syndical. Le mouvement de grève coïncide avec le lancement de la saison hivernale : un premier vol commercial de la compagnie RyanAir, en provenance de Manchester, est annoncé vendredi matin.
Jean-Pierre Barbier : « On a analysé tous les critères »
Interrogé ce mardi, le président du Département, Jean-Pierre Barbier (divers droite) a indiqué : « Je ne peux pas donner tous les détails, puisque nous allons voter sur ce dossier, ce jeudi matin en séance publique », juste avant de recevoir les délégués syndicaux. Mais il a ajouté : « Le contrat de délégation de service public (DSP) de l’aéroport isérois [propriété du Département, NDLR] prendra fin en juin 2026. Trois candidats avaient répondu à l’appel d’offres, un s’est retiré, et il restait donc Vinci Airport, l’actuel délégataire depuis 2004, ainsi que le groupe Edeis. On a analysé tous les critères : à 50 % les conditions économiques et financières, en gros ce que cela va coûter à notre collectivité, à 20 % la qualité de l’offre notamment. Et l’un des candidats a rempli toutes nos conditions. Bien sûr, le changement n’est jamais facile, et je comprends les inquiétudes des salariés. Je me mets à leur place. Ils seront reçus par le délégataire la semaine prochaine. Mais, comme pour chaque changement de DSP, les salariés seront tous repris dans les mêmes conditions. Et pour ce qui concerne les primes et autres avantages, le dialogue social aura son rôle à jouer. »