Par
Julien Sournies
Publié le
2 déc. 2025 à 17h30
« Dans cette affaire, l’État est clairement défaillant », s’exaspère une professeure du collège Vercors à Grenoble (Isère). Depuis ce lundi 1er décembre 2025, un camp de fortune a pris ses quartiers devant l’établissement scolaire pour alerter sur la situation d’une famille angolaise actuellement à la rue.
Arrivée en France fin août, cette famille de six personnes, composée de quatre enfants, dont deux sont scolarisées en 6ᵉ et 3e au collège Vercors, a pourtant fait une demande d’asile mi-septembre, laquelle est toujours en attente. « Dans ce cadre, elle a droit à un hébergement, mais aucune proposition leur a été faite. Rien de tout cela n’est mis en place à ce jour », déplore la professeure.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
« Ils n’ont toujours pas reçu un seul euro sur leur carte, ce n’est pas normal »
« Ils ont aussi droit à une allocation de demande d’asile, puisqu’ils n’ont pas le droit de bosser, mais ils n’ont toujours pas reçu un seul euro sur leur carte. Ce n’est pas normal », poursuit-elle.
Pendant tout ce temps, la famille a toutefois pu se trouver un toit à la faveur de l’hospitalité de certaines personnes, mais elle s’est rapidement retrouvée à bout de solution. « Héberger six personnes, ce n’est pas évident. Parfois, ils n’étaient pas tous logés au même endroit. Et hier, ils n’avaient aucune solution », explique la professeure.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
S’il a tenté de les mettre à l’abri au sein de l’établissement, le personnel du collège Vercors s’est heurté à un refus de la part des autorités administratives.
À cela on nous répond que les forces de l’ordre peuvent être envoyées pour déloger les occupants et qu’un dépôt de plainte serait effectué contre les personnels ayant soutenu la famille. On n’a donc pas voulu prendre de risque.
Professeure du collège Vercors
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
S’incrire
« Nous appelons les autorités compétentes à jouer leur rôle »
En guise de soutien à cette famille en « détresse », une dizaine de personnes s’est ainsi réunie auprès de la famille en dormant dehors cette nuit. En dépit d’une première mobilisation, qui s’est tenue ce mardi matin devant le collège et suivie par le candidat LFI à la mairie de Grenoble, Allan Brunon, aucune issue favorable n’a encore été trouvée.
« Mais le temps presse. Je ne vois pas comment une famille avec un enfant de 7, 11, 14 et 17 ans peut continuer à vivre dehors en plein hiver. Nous appelons les autorités compétentes à jouer leur rôle en trouvant de toute urgence une solution pour garantir une mise à l’abri immédiate », ajoute la professeure.
En attendant que la situation se décante, un nouveau rassemblement va avoir lieu ce mardi 2 décembre sur les coups de 19h30, suivi d’une deuxième nuit de solidarité.
Contactée par notre rédaction, la préfecture de l’Isère n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.