Par
Marie Lamarque
Publié le
2 déc. 2025 à 18h31
; mis à jour le 2 déc. 2025 à 19h14
« C’est bien prévu et acté », souligne la présidente de la région Occitanie qui veut faire taire les rumeurs. Ce mardi 2 décembre 2025, Carole Delga était à Saint-Jory, au nord de Toulouse, pour visiter le chantier de la future Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui doit relier la Ville rose à Bordeaux (en 1h05), mais aussi à Dax. Soit 358 km de voies nouvelles.
Un chantier qui se chiffre à 14 milliards d’euros et dont le modèle de financement avait provoqué une levée de boucliers, trois mois plus tôt. Plusieurs députés Insoumis et Écologistes de la Haute-Garonne avaient signé un courrier demandant l’arrêt des travaux des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT) après l’annonce d’un retrait de financement européen. « L’Europe soutient ce projet », répète Carole Delga, aux côtés des deux coordinateurs européens. Ils ont précisé, ce mardi, cet engagement, à hauteur d’un peu plus de trois milliards d’euros dans le cadre du prochain plan de financement 2028-2034.
« Nous n’arrivons pas à transporter assez de voyageurs », dit Carole Delga
Pour financer ces 14 milliards d’euros, 24 collectivités d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine vont mettre la main à la poche, en plus de l’État (qui finance à 40 %) et de l’Europe (qui finance à 20 %).
À l’échelle locale, l’ambition est notamment d’offrir une nouvelle offre de mobilité pour des voyageurs déjà nombreux sur le réseau. « Sur la ligne Montauban-Toulouse, la fréquentation des trains du quotidien a presque doublé en six ans », expose Carole Delga. Et d’ajouter qu’il existe un réel besoin de créer une nouvelle ligne, à la fois pour du fret et pour les voyageurs.

Pour Carole Delga, présidente de la région Occitanie, cette nouvelle ligne répondra à la demande des voyageurs. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
Cette future Ligne Nouvelle du Sud-Ouest permettra de libérer des sillons de circulation sur les lignes actuelles, de créer des nouveaux, et ainsi d’augmenter le nombre de trains régionaux et de fret sur l’ensemble du sud-ouest.
Une 2e ligne pour relier l’Espagne
L’Europe voit dans la construction de la future LGV des opportunités qui dépassent largement la frontière toulousaine, avec la création d’un maillage à la fois sur la façade atlantique et sur la façade méditerranéenne.
En plus de la ligne Bordeaux-Toulouse, une ligne mixte entre Dax et l’Espagne sera créée sur 91 km, à la fois pour du fret et des trains voyageurs. Un projet chiffré à environ 4 milliards d’euros et qui ne pourrait se concrétiser qu’en 2042. « Pour moi, cela reste trop long. Il y a, actuellement, une pression énorme pour aller plus vite sur le transport européen », commente François Bausch, coordinateur européen du corridor Atlantique.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

Une deuxième ligne pour relier Dax à l’Espagne est prévue lors d’une deuxième phase de travaux. (©GPSO)
L’objectif à plus long terme ? Relier la partie sud de la Gironde à la frontière espagnole. De quoi créer un maillage entre des pôles économiques majeurs : Toulouse, Dax, Madrid et Bilbao. « L’Europe ne peut se construire que si elle est ouverte vers ses pays voisins », souligne François Bausch. Et si l’Espagne est la plus proche voisine, « le Portugal » se montre aussi très attentif, selon Carole Delga.
AFNT : 25 % des travaux réalisés
120 millions d’euros ont déjà été alloués par l’Europe pour aider à financer le début de chantier lancé en mai 2024. La future ligne Bordeaux et Toulouse est toujours attendue pour 2032. 25 % des travaux des AFNT sont réalisés à ce jour.

25 % des travaux des AFNT ont été réalisés au nord de Toulouse, ici au niveau de la halte de Saint-Jory. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
Ils permettront d’offrir une nouvelle offre de mobilité aux 12 millions d’habitants des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Régions qui gagnent une dizaine de milliers de nouveaux habitants chaque année.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.