Se rendant chez ses contempteurs, la ministre de la Culture Rachida Dati a maintes fois réfuté toute volonté de mettre en place un «label d’Etat pour les médias» ce mardi 2 décembre au soir, sur le plateau de la vedette de CNews Pascal Praud. «Le président de la République n’a jamais dit, je répète jamais, il n’a jamais dit : l’État va labelliser les médias», a martelé Rachida Dati, qui détient également la presse dans son portefeuille ministériel.
Une réponse directe aux accusations partagées massivement par les membres de la galaxie Bolloré. La veille, l’animateur chouchou de Vincent Bolloré s’en était violemment pris à Emmanuel Macron dans son édito matinal, au point d’être accusé par l’Elysée de propager de fausses informations sur le sujet.
Le présentateur vedette de CNews Pascal Praud a étrillé lundi la «tentation autoritaire» d’un «président mécontent du traitement médiatique et qui souhaite imposer un récit unique». Et d’ajouter : «Je propose un nom pour ce nouveau service de communication : la Pravda, comme le journal officiel de feue l’Union soviétique».
La polémique est née pendant le week-end, partie d’un autre organe bolloréen, quand le Journal du Dimanche a reproché à Emmanuel Macron une «dérive totalitaire» au sujet du projet évoqué il y a deux semaines d’une «labellisation faite par des professionnels» afin de lutter contre la désinformation.
Outre les médias appartenant au milliardaire breton, des représentants politiques de la droite et de l’extrême droite, tels que le patron du parti Les Républicains Bruno Retailleau, le maire LR de Cannes David Lisnard ou encore Jordan Bardella, se sont publiquement inquiétés d’une telle mesure.
Sur CNews ce mardi soir, la ministre de la Culture et candidate à la mairie de Paris a par ailleurs précisé que ce projet de label ne venait pas du président Macron mais des Etats généraux de l’information dont le comité de pilotage avait recommandé en 2024 aux «professionnels de l’information» de s’engager dans une telle démarche. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron lui-même avait déjà balayé tout souhait de mettre en vigueur une telle mesure.
«Ça sort des Etats généraux de l’information, ça ne sort pas du président de la République […] je remets juste les choses dans leur contexte», a fait savoir la ministre Dati, qui a ajouté que cette labellisation se ferait de surcroît sur la base du volontariat.
«C’est le choix de votre profession et des représentants de votre profession, a-t-elle lancé à l’adresse des journalistes et animateurs de CNews. Nous [le gouvernement, ndlr], on ne sera pas l’arbitre des élégances».