Difficile, lorsqu’on vit en ville notamment, de faire le lien entre le dérèglement climatique et notre santé. Compliqué, surtout, de faire les gestes qui, du tri des déchets au choix du vélo, contribuent à améliorer la qualité de vie. « On est une boule d’hormones et descendre la poubelle jaune ne change pas nos émotions, souligne le docteur Richard Chemla, membre du réseau Villes Santé et adjoint à Nice. Et dans le Sud, on continue à vouloir entrer dans la boulangerie avec son 4×4 pour acheter deux croissants au beurre. Pourtant, un corps humain n’est pas fait pour vivre à 50 degrés et on a perdu notre éducation à la nature. Les enfants ne savent plus d’où vient le vent. On ne plante pas des arbres pour supprimer tout le carbone produit par les hommes, mais aussi pour apaiser, réduire le bruit, amener des espèces, de l’ombre et de la fraîcheur. »

« Le fil rouge est de bien vivre »

Cette forme de grammaire environnementale, les urbanistes en ont pris conscience. À Marseille, le drame de la rue d’Aubagne, en 2018, a conduit à se pencher sérieusement sur l’habitat insalubre et à rénover en réfléchissant. « On s’est beaucoup triturés la cervelle avec les impacts sur la santé », indique Joffre…