Il est seulement le troisième de son genre. Un objet interstellaire observé dans notre Système solaire. Plus exactement, une comète venue d’ailleurs qui depuis sa découverte en juillet 2025 a déjà beaucoup fait parler d’elle.

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Des jets étranges, un métal jamais vu dans l’espace : l’objet interstellaire 3I/Atlas déroute les chercheurs et affole Internet
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Elle a été baptisée 3I/Atlas et son incursion dans notre petit coin d’Univers apparaît comme une occasion unique pour les astronomes d’en apprendre davantage sur les conditions qui règnent autour d’autres étoiles. Et possiblement dans un passé lointain. Puisque les chercheurs estiment que la comète pourrait être des milliards d’années plus âgées que le Système solaire.
Le 30 octobre dernier, la comète est passée au plus près du Soleil. À son périhélie, comme disent les scientifiques. L’année prochaine, elle quittera notre Système solaire. Alors les astronomes n’en perdent pas une miette. Toutes les occasions sont bonnes pour récolter de nouvelles images, de nouvelles données sur cet étonnant visiteur venu d’ailleurs. C’est ce que des chercheurs de l’Institut des sciences de l’espace (Espagne) ont fait à l’aide du télescope Joan Oró de l’observatoire de Montsec (Espagne), notamment. Justement alors que 3I/Atlas s’approchait de notre Soleil.
Des volcans de glace sur 3I/Atlas
« Nous avons tous été surpris », rapporte Josep Trigo-Rodríguez, auteur principal d’une étude qui doit encore être revue par des pairs. Parce que les astronomes ont observé une série de cryovolcans en éruption à la surface de la comète. Et qu’il est étonnant qu’un objet venu d’ailleurs présente une composition aussi semblable à celle des objets qui vogue dans notre propre Système solaire, au-delà de l’orbite de Neptune.

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Diaporama : Comètes
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Pour comprendre, il faut savoir qu’à l’approche d’une étoile, les comètes s’échauffent naturellement. La glace qui les compose se sublime en gaz que les astronomes peuvent détecter et étudier. Le cryovolcanisme, lui, s’observe généralement sur des corps riches en glace comme le sont les objets transneptuniens. Leur chaleur interne fait fondre la glace. À l’image de volcans classiques crachant de la lave, les cryovolcans libèrent alors de la vapeur et de la poussière dans l’espace.
Une troublante ressemblance avec des objets de notre Système solaire
Concernant 3I/Atlas, les astronomes estiment que la sublimation s’est intensifiée à quelque 378 millions de kilomètres du Soleil. Le cryovolcanisme, lui, serait le résultat de la corrosion de matériaux primitifs emprisonnés dans la comète. À la chaleur du Soleil, le dioxyde de carbone (CO2) solide a lui aussi commencé à se transformer en gaz. Le tout permettant à un liquide oxydant de pénétrer à l’intérieur de 3I/Atlas où il a réagi avec des poussières de fer et de nickel ainsi qu’avec des sulfures.
Pour valider leurs hypothèses, les chercheurs ont comparé leurs données à celles produites par des météorites qu’ils appellent chondrites carbonées. Leur analyse révèle que la composition de la comète interstellaire est similaire notamment à celle d’un fragment d’objet transneptunien collecté par la Nasa en Antarctique. Qu’elle ressemble donc, par sa composition – alors que sa trajectoire ne laisse aucun doute quant à son origine extrasolaire -, à s’y méprendre à un vestige de notre propre Système solaire. Comme ceux qui ont peut-être joué un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre. Vous imaginez la suite…