© S. Gauthier - Un peu de Toit va à la rencontre des sans-abris, majoritairement des hommes, entre 30 et 60 ans, en quête d’une soupe, d’un café, d’un repas chaud, d’une bouteille d’eau et d’un morceau de pain.

© S. Gauthier – Un peu de Toit va à la rencontre des sans-abris, majoritairement des hommes, entre 30 et 60 ans, en quête d’une soupe, d’un café, d’un repas chaud, d’une bouteille d’eau et d’un morceau de pain.

Si on fait le compte, l’association Un peu de Toit assure plus de 50 maraudes par an.

« Et quand nous sommes dans l’obligation d’en annuler une, je peux vous dire que mon portable se met tout de suite à sonner. Les gens ont faim et comptent sur nous ! », témoigne Cathy Revest, dynamique et sympathique présidente de cette association créée en 2015.

L’organisation de la maraude du mardi à Toulon est bien rodée : 18 h 30, chargement des chariots avec les vivres, les couvertures et quelques vêtements. Deux équipes pour quadriller le centre-ville : la gare et la porte d’Italie. Les bénéficiaires le savent et attendent les bénévoles avec une compréhensible impatience.

Un peu de Toit : des bénévoles au contact d’une centaine de sans-abris

« Dans l’équipe, certains sont doués pour la distribution, d’autres pour la discussion. Ce qui est sûr, c’est que, l’espace de quelques minutes, ces personnes ne sont plus invisibles aux yeux du monde », constate Catherine dont l’association compte actuellement 39 bénévoles – parmi eux, 20 sont particulièrement actifs.

« Il faut aussi souligner le travail de celles et ceux qui cuisinent les plats chauds qui sont distribués le soir. Tout ça prend du temps », ajoute-t-elle.

© S. Gauthier – Bonnet bleu, Cathy mène dans la bonne humeur et l’empathie sa troupe d’une douzaine de bénévoles au gilet rose sillonnant les quatre coins de la ville de Toulon.

Parmi les personnes sans abris rencontrées ce soir du 25 novembre – elles sont en moyenne une centaine – on garde le souvenir de ce grand gaillard souriant qui n’avait pas mangé depuis trois jours ou encore ce jeune couple d’amoureux qui avait autant besoin de nourriture et produits d’hygiène que de mots de réconfort alors qu’il s’apprêtait à prendre le bus pour Hyères, apparemment plus calme que Toulon pour passer la nuit…

Heureusement, très peu de familles viennent à la distribution et Cathy l’assure : « Dès qu’on croise des enfants, on appelle directement le 115 pour qu’il trouve une solution. »

Les dons des particuliers, la générosité des partenaires

Plus que de nouveaux bénévoles, même s’ils sont évidemment les bienvenus, Un peu de Toit est surtout en quête de partenaires, comme l’association Baussetan Fai Peta qui organise une collecte du 15 au 19 décembre prochains (magasin Auchan du Beausset), l’entreprise Bonifay qui récolte des denrées auprès de ses salariés, le lycée technique Marie-France… Sans oublier quelques commerçants et restaurateurs toulonnais qui font preuve de générosité. Rappelons que les dons caritatifs sont défiscalisés à 75 % jusqu’à 1 000 € puis à 66 %.

L’association a un autre besoin de plus en plus pressant : celui de trouver un local de stockage, dans Toulon, avec accès à l’électricité. Le local actuel n’en a pas et cela complique grandement la tâche côté nourriture (le frigo de Cathy est grand, mais quand même).

Un peu de Toit maraude le mardi soir mais quid du reste de la semaine ? D’autres associations prennent le relais mais ni le lundi ni le mercredi soir. « Là encore, les gens m’appellent et me disent qu’ils n’ont rien à manger, ça fait mal au cœur… », conclut Cathy qui, au fil des années, compte de plus en plus de personnes qui dorment dans la rue et de moins en moins de places en hébergement d’urgence.