12 centimes au lieu de 948 euros : à Montpellier, un ticket de
caisse qui interroge

Un ticket affichant 0,12 € pour un caddie
estimé à 948 euros a mis en émoi un hypermarché de
Montpellier. L’épisode, survenu dans le quartier
des Près d’Arènes, a d’abord tout d’un bug en
caisse. Sauf que la scène a eu lieu un samedi après-midi, en plein
rush, avec un chariot chargé de jeux vidéo, de
bouteilles d’alcool et de petit équipement. Un
détail a fini par faire tiquer le personnel, alertant la direction.
Le décor était planté.

Cette affaire ne sort pas de nulle part, elle s’inscrit dans une
série d’allers-retours remarqués par l’équipe du magasin. Le jour
J, le contraste entre la valeur des produits et la somme réglée a
déclenché un contrôle immédiat. La suite a pris la forme d’une
interpellation en flagrant délit et d’une enquête express. Des
vérifications ont ensuite été lancées à domicile. Reste à
comprendre.

Le jour où un chariot de 948 € n’a coûté que 0,12 € à la
caisse

Samedi 21 juin, vers 16 heures, un jeune homme de 20
ans
se présente en caisse avec un chariot rempli, évalué à
948 euros. Au moment de payer, le terminal indique
12 centimes, le prix d’un simple sac plastique.
Pas d’erreur de prix, pas de bug informatique. La personne à la
caisse était sa compagne, une caissière de
22 ans, en poste depuis un mois, et le couple a
été interpelé sur place. Le jeune homme avait d’ailleurs travaillé
récemment dans le même supermarché.

Selon le déroulé des faits, ce n’était pas la première fois.
Chaque semaine, le même scénario se répétait : un panier d’environ
50 € ressortait pour quelques centimes seulement.
Ce samedi-là, le volume des marchandises, l’heure, et la récurrence
présumée du manège ont fini par attirer l’attention. Le contrôle
s’est alors imposé. Le stratagème a cessé net.

Une caissière complice et un agent de sécurité au cœur du
stratagème

Après l’interpellation, une perquisition a été
menée aux domiciles des deux protagonistes. Les enquêteurs ont mis
la main sur des objets correspondant aux produits visés en magasin
: un multicuiseur, un gaufrier,
une console de jeux, un clavier
d’ordinateur
ou encore un aspirateur. De
quoi consolider l’enquête sur une fraude répétée. Le chariot du
jour affichait déjà un mélange d’articles convoités et onéreux,
dont des jeux vidéo et de
l’alcool.

L’affaire s’est épaissie avec l’apparition d’un troisième
maillon : un agent de sécurité du magasin est
suspecté d’avoir facilité les sorties. Selon les éléments du
dossier, il aurait démagnétisé les
antivols des bouteilles et des jeux vidéo, sans
demander les tickets de caisse. Une chaîne discrète, presque
silencieuse, qui a permis de faire passer des produits sensibles
comme s’il s’agissait d’achats ordinaires. Jusqu’au passage de
trop.

Comment la combine a été percée et que
va-t-il se passer maintenant ?

Ce qui a tout déclenché ce 21 juin, c’est le décalage évident
entre un chariot très plein et un ticket à 0,12 €.
Le personnel a procédé aux vérifications, et le couple a été arrêté
en flagrant délit. Les saisies à domicile ont suivi, ajoutant des
éléments matériels au dossier. Les protagonistes doivent désormais
comparaître le 11 septembre, et ils devront
s’expliquer sur cette escroquerie. L’agent de
sécurité mis en cause est également attendu devant la justice.

L’épisode montre qu’un circuit interne peut, pendant un temps,
tromper les contrôles d’un supermarché, même dans
un cadre réputé encadré. Le stratagème, fondé sur des gestes
simples et une apparente banalité à la caisse, a fini par se voir
lorsque les montants ne collaient plus avec le contenu. La
vigilance a fait le reste, jusqu’à l’interpellation. Les suites
judiciaires s’annoncent, elles, beaucoup plus lourdes que les
12 centimes affichés sur le ticket.