La suspension après le gel. Toutes les demandes d’immigration provenant de 19 pays jugés à haut risque par l’administration Trump ont été suspendues, a annoncé Washington tôt mercredi matin. Sur les 19 pays, douze étaient déjà frappés de cette interdiction depuis le mois de juin. S’y sont ajoutés sept autres pays, selon un memorandum des services de l’immigration. L’administration Trump a suspendu toutes les demandes d’immigration provenant de 19 pays jugés à haut risque quelques jours après une fusillade mortelle à Washington impliquant un ressortissant afghan, a annoncé mardi le ministère américain de la Sécurité intérieure.

La décision n’a rien d’une surprise pas une surprise. Mardi 2 décembre, les médias américains avaient confirmé que Donald Trump allait suivre les recommandations incendiaires que lui avait faites la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem à Donald Trump : «Une interdiction d’entrée totale pour les ressortissants de chaque satané pays qui a inondé notre nation de meurtriers, de sangsues et d’accros aux aides sociales. […] «Nous ne voulons pas d’eux, pas d’un seul d’entre eux», avait-elle ajouté, sans préciser quels pays étaient dans le viseur..

En juin, Donald Trump a interdit l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de 12 pays, dont l’Afghanistan, l’Iran, la Somalie, et Haïti, invoquant des considérations de «sécurité nationale». Les citoyens de sept autres pays, dont le Venezuela, sont eux visés par des restrictions dans la délivrance de visas. La Somalie, pays qualifié de «pourri» par Trump dans la nuit, figure dans la liste, à côté de Haïti, de l’Iran et de l’Afghanistan : «Ils n’ont rien, ils ne font que s’entre-tuer», a-t-il résumé dans son style arbitraire caractéristique lors d’une réunion de son gouvernement. «Leur pays ne vaut rien pour une raison ou une autre. Leur pays est pourri, et nous ne voulons pas d’eux chez nous.»

Au côté de ces pays figurent aussi la Birmanie, du Tchad, de la République du Congo, de Guinée équatoriale, d’Erythrée, de Libye, du Soudan, le Yémen, déjà visés par l’administration. Les sept autres pays concernés sont le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra-Leone, le Togo, le Turkménistan et le Vénézuela, déjà cité. Cela pourrait ne pas s’arrêter là. Mardi, les médias américains CNN et CBS, citant des responsables gouvernementaux, ont indiqué que Kristi Noem voudrait porter le nombre de ces pays de 19 à plus de 30.

Depuis l’attaque à Washington le 26 novembre, imputée à un ressortissant afghan, qui a coûté la vie à une militaire de la Garde nationale et grièvement blessé un autre soldat, l’administration Trump a gelé toute décision sur l’octroi de l’asile aux Etats-Unis, le président annonçant son souhait d’empêcher toute immigration «du tiers-monde». Elle a également ordonné le réexamen de toutes les «cartes vertes» – accordant le titre de résident permanent dans le pays – délivrées aux ressortissants des 19 pays ciblés depuis juin. Un développement qui intensifie la lutte contre l’immigration clandestine, érigée par Donald Trump en priorité absolue malgré les multiples décisions de justice venant défendre les droits des candidats à l’entrée aux Etats-Unis.