Le Jarl n’est plus salarié du 1988 Live Club mais il continue à prendre la parole. Et à faire parler de lui. Le 28 mars, l’ancien chef de la sécurité de la discothèque rennaise a été officiellement écarté par son patron, Sébastien Bétin, après des semaines de polémique. En cause : l’intervention musclée de lui et de ses agents, trois semaines auparavant, en marge d’une rave-party illégale organisée dans des locaux vides au-dessus de la boîte de nuit. Accusé de violence par les participants, lui s’était défendu en affirmant avoir cherché à défendre ses clients.

Du côté des autorités, le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) avait été parmi les premiers à prendre la parole, en annonçant un contrôle prochain de l’établissement. Cette administration de l’État a la charge d’encadrer le secteur et de veiller au respect de la réglementation. C’est elle qui « délivre et retire les autorisations qui permettent d’exercer les activités privées de sécurité », détaille son site internet. Entrée en formation, autorisation provisoire, carte professionnelle, agrément des dirigeants… Tout passe par ses services.

Pas d’autorisation d’exercer

Des formalités que Yovan Delourme, de son vrai nom, n’avait visiblement pas remplies. « Il ne détient pas d’autorisation pour exercer une activité de sécurité privée telle que réglementée par le Livre VI du code de la sécurité intérieure », affirme la directrice de cabinet du CNAPS, Geneviève Biscaro, au Télégramme. Elle rappelle que « pour travailler comme agent de sécurité en France, il faut obtenir une autorisation préalable pour suivre une formation ». La carte professionnelle n’est délivrée qu’après une enquête administrative auprès de la police et de la justice.

Malgré le départ de son médiatique chef de la sécurité et d’une grande partie de ses agents, le 1988 n’en a visiblement pas fini avec le CNAPS. Le contrôle annoncé en mars aura lieu à la réouverture de l’établissement, fermé administrativement par la préfecture le vendredi 21 mars dernier pour un mois. Dans l’arrêté préfectoral, on apprenait d’ailleurs que des manquements à la réglementation avaient déjà été constatés et sanctionnés par le CNAPS en 2023. Un épisode que Le Jar évoque lui-même dans son livre « Ça va mal finir » où il confirme, au détour d’un chapitre, ne pas disposer de l’habilitation.

Une condamnation pour « pratiques commerciales trompeuses »

Outre ce contrôle administratif à venir, la justice se penche aussi sur l’affaire. Trois enquêtes ont été ouvertes par le procureur de la République après la rave-party, dont l’une porte sur les agissements du Jarl et de son équipe. L’homme a déjà eu affaire aux juges. Le 10 mars dernier, il a été condamné définitivement à 5 000 € d’amende ainsi qu’à l’interdiction d’exercer la profession de coach sportif pendant trois ans et de gérer une entreprise. La justice l’accusait de pratiques commerciales trompeuses puisqu’il exerçait, là aussi, sans avoir le diplôme. Dans son livre, il revient d’ailleurs sur cet épisode, expliquant qu’à l’époque, il n’existait pas de diplôme spécifique pour pouvoir enseigner le MMA.

Depuis son licenciement, l’influenceur, qui fut candidat suppléant Reconquête aux législatives de 2022, continue de prendre la parole sur les réseaux sociaux via ses vidéos qui l’ont rendu célèbre. « Je n’ai rien à dire sur la décision du propriétaire des lieux », commentait-il sur X le 28 mars, après l’annonce de son éviction. « Pour ma part, ma liberté va me permettre de parler encore plus. Rien ne s’arrête, à chaque fin d’un chapitre, un nouveau s’ouvre. »