1 Asfar Shamsi

Retenez bien ce nom. Avec sa musique qu’elle décrit de « pop post-rap », Asfar Shamsi propose un show déjà bien rodé. Grâce à une présence scénique affirmée, mais aussi à ses morceaux entrainant, engagés et ses punshlines percutantes. « Ma musique se veut très populaire, il y a des mélodies, donc il y a quelque chose de pop là-dedans, décrit l’artiste Strasbourgeoise de 27 ans. Et post-rap aussi parce que mon écriture est très inspirée du rap. Il y a une structure de rime, il y a une façon d’écrire et une place du texte qui est quand même assez prépondérante. Et ça, je l’ai pris au rap. »

La « pop post-rap »

Au-delà de sa façon d’écrire, on retrouve aussi les références au rap dans son titre 2006 qui cumule aujourd’hui plusieurs millions de streams sur les plateformes. Dedans, Asfar Shamsi veut qu’on lui rende « la France de Mélanie » en échos au titre « Ma France à Moi » de Diam’s. Un titre qui fera, à coup sûr, vibrer les murs de L’Air Libre pendant les cinq jours des Trans Musicales.

Passée par le conservatoire qu’elle a quitté très jeune pour son côté « très scolaire et protocolaire », l’Alsacienne « cherchait un peu plus de liberté ». « Donc je suis rentrée dans la musique à travers le rap à l’adolescence. Je trouvais que le rap était un accès assez démocratique à la musique. Il ne fallait pas avoir de théorie musicale solide ou il ne fallait pas bien maîtriser sa voix, mais juste écrire avec une certaine structure et être dans le rythme, ça suffisait pour faire un truc bien. »

Asfar Shamsi sur la scène du Théâtre l’Air Libre au Trans Musicales accompagnée de ses deux musiciens.Asfar Shamsi sur la scène du Théâtre l’Air Libre au Trans Musicales accompagnée de ses deux musiciens. (Photo Nico M/Trans Musicales)

Après ses études à Science Po, l’artiste alsacienne a travaillé dans le conseil en politique éducative. Une page qu’elle a tournée en 2024 pour se consacrer à 100 % dans la musique. « J’ai dû quitter mon travail parce que j’avais trop de choses à faire dans la musique, ce qui était plutôt bon signe. »

2 Lynx IRL

Lynx IRL est un personnage plein de folie avec sa cagoule aux petites oreilles de lynx sur la tête. Sur scène, la Lilloise de 29 ans invite le public à entrer dans son monde. « Je raconte des trucs, ma façon de voir la vie, un truc un peu absurde ». Un projet qui a commencé il y a seulement trois ans, le temps pour la jeune artiste « de définir petit à petit mon monde à moi et mes petits personnages ».

Passionnée par le live elle a débuté avec des concerts et des opens Mic pour présenter son style qu’elle qualifie de « rap alternatif » : « J’utilise pas mal de sons qui viennent des jeux vidéo, de la base music anglaise avec des petites influences punk et aussi jazz. » Un cocktail détonant !

J’ai jamais autant travaillé de ma vie

Comme Asfar Shamsi qu’elle a croisé il y a trois ans à Paris dans un atelier d’écriture réservée aux femmes, c’est avec sa plume qu’elle s’amuse. « J’ai commencé à écrire quand j’étais ado. Que ce soit du rap, de la chanson, des poésies ou des histoires. Mais il y a trois ans, je me suis vraiment mise en mode, maintenant je fais du rap. »

Lynx IRL invite le public dans son monde. Un concert détonnant sur la scène de l’Air Libre aux Trans Musicales de RennesLynx IRL invite le public dans son monde. Un concert détonnant sur la scène de l’Air Libre aux Trans Musicales de Rennes (Photo Nico M/Trans Musicales)

Lynx IRL voit aujourd’hui Les Trans Musicales comme un accélérateur de carrière. « J’ai jamais autant travaillé de ma vie. De base j’étais vraiment toute seule et je me débrouillais avec la salle de mon quartier. Et là, c’est trop cool qu’une opportunité aussi grosse ce soit pour défendre ce que je préfère faire : le live. C’est vraiment l’occasion pour moi de step up dans mon show où de base il n’y avait pas de scéno, il n’y avait même pas de tenues, il n’y avait rien du tout. »

3 Un coup de projecteur

À l’Aire Libre, les deux artistes vont bénéficier d’un véritable coup de projecteur pour la suite de leur carrière. Avant elles, des artistes comme Stromae, Zaho de Sagazan ou encore Yamê sont passés sur cette scène avant d’être connus du grand public. « Les Trans Musicales c’est un festival mythique. C’est une forme de reconnaissance et de légitimation, appuie Asfar Shamsi. On connaît les grands noms qui sont passés par ici, donc se dire qu’aujourd’hui on a l’occasion d’être là, c’est valorisant. »

Un sentiment partagé par Lynx IRL qui ressent aussi une certaine pression. « Je ne veux pas que le niveau redescende et qu’on se dise : « oui mais c’est parce que c’est un petit projet ». Je veux mettre la barre très haut, que les gens prennent une claque. C’est une grosse prise de risque pour ma part mais c’est quelque chose que j’aime bien faire, donc ça me va. »

Les deux artistes, Lynx IRL, à gauche, et Asfar Shamsi, à droite, proposent une co-création artistique inédite aux Trans Musicales.Les deux artistes, Lynx IRL, à gauche, et Asfar Shamsi, à droite, proposent une co-création artistique inédite aux Trans Musicales. (Photo Nico M/Trans Musicales)4 Une co-création inédite

Pour la première fois, l’équipe des Trans Musicales a lancé un défi aux deux artistes : réaliser une co-création. Après 50 minutes sur scène chacune en solo suit un quart d’heure de « rencontre » entre les deux artistes. « On va présenter quelque chose qui sera inédit, qui existera qu’aux Trans’. On a essayé de trouver des manières intelligentes et créatives de nous mélanger dans la mesure où esthétiquement on est assez éloignées. C’est ni 100 %, ni 100 % moi », détaille Asfar Shamsi.

Les deux artistes se retrouvent sur scène pour offrir une leçon de rap dans un face-à-face inspiré des freestyles et des open Mic. « Il y a un truc dans l’écriture qui nous rassemble, répond Asfar Shamsi. L’idée c’est vraiment d’honorer cette invitation à partager l’univers de l’autre. » « Ça sera du Asmynx Shams IRL » conclut en souriant Lynx IRL.