Réduire ses impôts avant le 31 décembre 2025 : le contexte à
avoir en tête

Dernière ligne droite avant le passage à 2026. Tout ce que vous
dépensez ou versez d’ici au 31 décembre 2025 peut
encore alléger l’impôt sur le revenu que vous paierez en
2026, au titre de vos revenus 2025. Le principe
est simple : certaines dépenses ouvrent droit à une réduction
d’impôt, d’autres à un crédit d’impôt ou à une déduction de votre
revenu imposable. Autrement dit, vous avez encore quelques semaines
pour agir, en toute légalité, avec des leviers très
accessibles.

Ces dispositifs ne servent pas qu’à optimiser votre budget. Ils
orientent aussi votre argent vers des causes collectives, du milieu
associatif à l’immobilier locatif en passant par le financement des
entreprises. La question, désormais, c’est de savoir quelles
solutions mobiliser sans perdre de temps. La marge de manœuvre
existe, il suffit de l’activer maintenant.

Dons et PER : les deux leviers les plus simples pour payer
moins en 2026

Premier réflexe de fin d’année, le don à une association
éligible. La réduction d’impôt atteint 75 % des
sommes versées jusqu’à 1 000 € pour les organismes
d’aide aux personnes en difficulté (Emmaüs, Restos du Cœur,
Croix-Rouge…), puis 66 % au-delà, dans la limite
de 20 % du revenu imposable. La plupart des autres
organismes d’intérêt général ouvrent droit à 66 %.
S’ajoute une extension utile : depuis le 15 février, les dons aux
organismes d’aide aux victimes de violences domestiques bénéficient
aussi du taux de 75 %, tout comme les associations œuvrant pour la
sauvegarde du patrimoine religieux. Pensez à donner avant le
31 décembre et à conserver le reçu fiscal qui sera
demandé lors de votre prochaine déclaration.

Autre levier très concret, le Plan épargne retraite. Le PER
permet de verser de l’argent pour sa retraite tout en profitant
d’un avantage fiscal immédiat : vos versements sont déductibles du
revenu imposable, dans la limite de 10 % de vos
revenus. Exemple clair : avec 35 000 € de revenus et 100 € versés
par mois (soit 1 200 € l’année), la déduction est intégralement
possible ; à une tranche marginale de 30 %, l’économie d’impôt est
de 360 €. Vous pouvez d’ailleurs augmenter votre versement de
décembre pour amplifier l’effet. Et au passage, ce produit
d’épargne de long terme affiche un rendement estimé entre 5 % et 10
%, tout en proposant une sortie en capital ou en rente au moment de
la retraite.

Immobilier après la fin du Pinel : Denormandie et Loc’Avantages
en ligne de mire

Le Pinel a tiré sa révérence pour les nouveaux projets, mais
l’immobilier n’a pas dit son dernier mot. Le dispositif Denormandie
reste ouvert : il s’adresse aux particuliers qui achètent un
logement à rénover dans des zones éligibles pour le louer. La
réduction d’impôt varie selon la durée d’engagement de location,
avec 12 % pour 6 ans, 18 % pour 9
ans et 21 % pour 12 ans, le tout dans la limite
d’un investissement de 300 000 €. En pratique,
s’engager avant le 31 décembre permet d’entrer dans le dispositif
pour l’impôt 2026. C’est une piste sérieuse pour ceux qui portent
un projet locatif avec travaux.

Loc’Avantages, lui, propose une réduction d’impôt en échange
d’un loyer inférieur au marché, à condition de signer une
convention avec l’Anah. Si vous baissez le loyer dès maintenant,
l’avantage ne sera pas acquis pour 2026 si la convention n’est pas
signée à temps, car la procédure prend plus d’un mois. En clair,
c’est trop juste pour cette année si vous démarrez fin décembre,
mais pertinent à anticiper pour 2027. Côté placement indirect dans
la pierre, les SCPI fiscales existent encore,
principalement basées sur la loi Malraux, le Denormandie ou le
principe du déficit foncier, même si elles sont moins courantes
depuis la fin du Pinel.

Produits d’investissement et plafonds:
jusqu’où aller pour défiscaliser efficacement ?

Pour ceux qui peuvent immobiliser un capital, les fonds fiscaux
restent une option. Les FCPI et
FIP donnent droit à une réduction d’impôt comprise
entre 18 % et 30 % de la somme investie en 2025.
La contrepartie est connue : un blocage des fonds sur 7 à
10 ans
et des performances aléatoires, avec un risque de
perte en capital. Autre voie, l’equity
crowdfunding
(investissement en capital dans des PME), qui
offre une réduction d’impôt de 25 % du montant
investi, sous réserve du plafond global des niches fiscales
de 10 000 €
par an. Ce type d’investissement est souvent
peu liquide et risqué, d’où l’intérêt de bien doser le ticket et de
se limiter à ce que vous êtes prêt à immobiliser.

Reste à choisir le bon levier selon votre situation. Un foyer
avec revenus modestes ou moyens peut miser immediatement sur un don
ciblé et un versement PER raisonnable, faute de quoi l’avantage
serait perdu pour 2026. Un contribuable imposé dans une tranche
élevée verra un effet plus marqué en renforçant son PER d’ici fin
décembre, puisque l’économie suit le taux de sa tranche. Les
profils à l’aise avec l’immobilier et la durée s’intéresseront au
Denormandie ; les investisseurs attirés par l’innovation
regarderont plutôt FCPI/FIP ou le financement participatif, en
gardant en tête blocage, volatilité et plafond des niches. À chacun
sa dynamique, avec un point commun très simple : agir avant le
31 décembre pour que l’effet fiscal se matérialise
l’an prochain.