La 17ᵉ édition de Mouvement sur la ville met en avant, du 3 au 16 décembre à Montpellier, la vitalité de la danse contemporaine avec huit créations à prix mini. Le festival investit divers lieux de la métropole pour explorer mémoire, corps et territoires, confirmant Montpellier comme scène clé de la création chorégraphique.
La relation entre Montpellier et la danse contemporaine est tenace, avec trois festivals qui mettent, chacun à leur manière, en lumière la vitalité d’un art en constante évolution. Il y a l’incontournable Montpellier Danse, au début de l’été, le récent dansePlatForma, qui s’est tenu il y a quelques semaines, et enfin cette semaine : Mouvement sur la ville. Ce festival, dont c’est la 17ᵉ édition, s’est longtemps déroulé parallèlement à Montpellier Danse avant de choisir, l’an passé, d’embrasser l’automne. Une manière d’accompagner la distance déjà perceptible dans la programmation même s’il s’agit, selon la direction du festival, d’ »opérer un rééquilibrage des temps forts culturels dans la métropole ».
Un prix mini
Durant quinze jours, le principe qui guide ce festival, porté par deux chorégraphes du cru (Yann Lheureux et Didier Théron), est « d’accompagner des démarches artistiques exigeantes dans des espaces choisis pour leur résonance et leur sens ». Au programme de cette édition, huit propositions à découvrir à prix mini (entre 8 et 10 €). Bien sûr, mieux vaut ne pas être adepte des tutus, pointes, pirouettes ou autres sautés, visibles dans une énième version de Casse-Noisette ou du Lac des Cygnes, sous peine de déception. Ici, il s’agit de se laisser surprendre.

« Quartz » interroge les effets du temps.
La mémoire questionnée
Les spectacles offrent un panorama cohérent de la danse : intime, hybride, incarnée, politiquement sensible et profondément ancrée dans les réalités du corps et du monde. Dans plusieurs d’entre eux se dégage l’axe du corps comme mémoire et archive vivante. Dans Moftarak, qui ouvre le festival ce mercredi à 19 h 30 à Tropisme, la mémoire familiale est explorée par deux interprètes dans un dispositif scénique de cartons perforés (orgue de barbarie), interrogeant héritage et identité. Dans Hidden (Agora, Cité de la danse, jeudi 4 décembre à 19 h), la mémoire sociale et genrée est questionnée par trois femmes qui tentent de déconstruire les traces sociales et culturelles inscrites dans leur corps.
Le temps, source d’inspiration
Le solo Plier (Pôle Chorégraphique Bernard Glandier, mercredi 10 décembre à 19 h 30) de Virgile Dagneaux revisite 20 ans de pratiques corporelles (hip-hop, contemporain, claquettes…) avec une forme d’auto-dérision, interrogeant mémoire physique et professionnelle. La mémoire intime et identitaire se révèle dans le duo À l’origine (Pôle Chorégraphique Bernard Glandier, mardi 16 décembre à 19 h 30), mêlant danse hip-hop, théâtre physique et influences contemporaines. Au théâtre La Vista, le temps et ses effets sont source de questionnement avec Quartz (mardi 9 décembre à 19 h 30), quand Royaume (samedi 13 décembre à 16 h) oscille entre sauvagerie et mécanismes d’émancipation.
À ne pas manquer : la performance en espace public de la compagnie 1WATT. Avec Dispositive #2 (samedi 6 décembre à 11 h), les danseurs investissent, avec humour, excentricité et poésie, la place Salengro, jouant avec les usages du lieu.
Du mercredi 3 au mardi 16 décembre. Divers lieux, Montpellier. Programme sur mouvementssurlaville.com.