De notre correspondante à Berlin,

Ce sont 18 jeunes députés conservateurs, de moins de 35 ans, qui appartiennent au mouvement de jeunesse de la CDU, le parti du chancelier. C’est donc une fronde particulièrement gênante pour Friedrich Merz, puisque le chancelier ne semble pas avoir son parti en main.

Parmi ces frondeurs, il y a de nombreux juristes, ainsi que le petit-fils d’Helmut Kohl. Mais la plupart de ces rebelles ne sont pas connus du grand public.

Les jeunes élus estiment que la réforme des retraites, concoctée par la majorité de Friedrich Merz, la CDU et les sociaux-démocrates, se fera sur le dos de leur génération. Il faut dire que le texte, tel qu’il a été accepté par les deux partis, coûterait 120 milliards d’euros de plus que la mouture voulue par les jeunes rebelles pour la période 2032-2040. Les baby-boomers se feraient alors « dorer au soleil » à leurs frais.

Une réforme en trois points

La réforme des retraites prévoit trois points, âprement disputés entre les conservateurs de Friedrich Merz et leur partenaire de coalition social-démocrate. Tout d’abord, la retraite active permettra aux retraités de gagner jusqu’à 2 000 euros par mois non taxés. C’est un vieux projet de Friedrich Merz.

Ensuite, c’est un coup de pouce pour les retraites des femmes au foyer. Cette réforme est voulue par les conservateurs bavarois. Et enfin, la réforme prévoit la stabilité du montant des retraites à 48% du salaire moyen, jusqu’en 2031. Ces trois points font consensus. Le conflit avec les jeunes rebelles porte sur le niveau des retraites après 2032.

Les choses doivent aller vite si le gouvernement veut respecter le calendrier, avec un texte adopté d’ici à la fin de l’année. Cela pourrait se faire cette semaine. Mais mardi 2 décembre, un vote-galop d’essai au sein du seul groupe parlementaire s’est mal passé pour le chancelier. Vingt députés de son camp conservateur se sont prononcés contre la réforme. Or, Friedrich Merz ne dispose que d’une majorité très étroite de 12 voix au Bundestag.

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