Le procès du rappeur Booba pour injures envers une journaliste de France Télévisions, Linh-Lan Dao, et un essayiste, Tristan Mendès France, ainsi que pour cyberharcèlement de la première, a été renvoyé au 1er avril, a décidé mercredi le tribunal correctionnel de Paris.

L’audience a été reportée à la demande de la défense, alors que Booba, qui vit aux Etats-Unis, n’était pas présent. Son avocate, Me Marie Roumiantseva, a fait valoir qu’il était « souffrant », sans préciser la nature de la pathologie, et a assuré qu' »il aimerait pouvoir être entendu et être présent ».

Concernant la journaliste, qui entend se constituer partie civile à l’audience, Booba est principalement poursuivi pour cyberharcèlement aggravé et injures publiques discriminatoires, après des propos publiés sur le réseau X en janvier 2024. « C’est quand même important que les prévenus assistent à leur procès pour qu’ils comprennent que ce qu’ils ont commis est grave », a commenté son avocate, Me Ilana Soskin.

S’agissant de l’essayiste Tristan Mendès France, spécialiste des cultures numériques à l’université Paris-Cité, Booba devra répondre de messages sur X en janvier 2024 dans lesquels il avait écrit à son sujet: « Il est nez avant la honte », accompagné d’une photographie de la victime accolée à une autre du tueur en série Francis Heaulme, ou encore d’avoir écrit « nezfaste ».

Booba s’était vu remettre en septembre par un magistrat du parquet une convocation à une audience devant le tribunal correctionnel de Paris. Il avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en relation avec les victimes.

Tristan Mendès France avait précisé à l’AFP ne pas être à l’origine de la procédure, ni avoir l’intention de se porter partie civile dans ce dossier.

« Avec son empreinte sur X, ses messages ont déclenché un flot spectaculaire de commentaires antisémites », avait déclaré celui qui est par ailleurs spécialiste de la « complosphère ».

« Il faut avoir une culture historique lamentable pour ne pas se rappeler des attaques antisémites contre le nom Mendès France et particulièrement Pierre Mendès France », l’ancien chef du gouvernement (1954-1955) dont il est le petit-fils, et « dont l’effigie avait été brandie lors de l’exposition pétainiste sur les juifs », avait-il rappelé.

Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, est par ailleurs mis en examen dans deux autres dossiers de harcèlement moral en ligne: depuis octobre 2023 contre l’ex-reine des influenceurs Magali Berdah et, depuis octobre, contre Demdem, un temps la compagne de son rival et autre poids lourd du rap français, Gims.

publié le 3 décembre à 15h33, AFP

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