Plusieurs figures de la gauche avaient lancé un appel à la mobilisation ce dimanche soir après le meurtre d’un musulman deux jours plus tôt dans une mosquée du Gard.

Le rassemblement «contre l’islamophobie», organisé dimanche soir place de la République à Paris, en réaction au meurtre d’Aboubakar dans une mosquée du Gard deux jours plus tôt, a été émaillé de quelques tensions. Présent pour rendre hommage à ce fidèle, tué a priori de manière préméditée, le socialiste Jérôme Guedj a été hué et violemment pris à partie. «Dégage», «fils de p****» ou «PS… Parti sioniste» ont été lancés à son encontre par une poignée de manifestants. Face à cette hostilité, l’élu de l’Essonne a préféré quitter les lieux, tout en continuant à débattre avec l’une des femmes qui le chassait de l’évènement. Mobilisation où se trouvaient plusieurs figures insoumises comme Jean-Luc Mélenchon ou l’eurodéputée et activiste palestinienne Rima Hassan.

Un an et demi après sa rupture avec LFI sur la question des massacres du 7-Octobre en Israël, le mouvement mélenchoniste refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, Jérôme Guedj affirme rejeter toute forme de deux poids, deux mesures. «J’ai manifesté contre Benyamin Netanyahou (le premier ministre israélien, NDLR) aussi. J’aurais pu ne pas venir, mais cela m’aurait fait de la peine car j’ai été triste de l’assassinat d’Aboubakar. On a besoin de se rassembler, pas de se diviser ! On peut être ému à la fois par le 7 octobre, par ce qu’il se passe à Gaza et par la mort d’Aboubakar», a répliqué le parlementaire, fustigeant par ailleurs «la libération de la parole raciste aujourd’hui».

«Ça décourage beaucoup de gens de venir»

Auprès du Figaro, Jérôme Guedj est revenu sur les insultes récurrentes dont il est la cible, symptôme selon lui des fractures qui traversent la gauche : «Ça fait trois manifs où on me traite de sioniste. Le 1er mai (fête du travail) ce sera sans doute pareil… Ce qui me décourage, c’est que la nature que ça prend décourage sûrement beaucoup de gens de venir.»