Par

Julien Sournies

Publié le

3 déc. 2025 à 17h16

Ce couple d’Autrichien n’est pas encore près d’oublier cette matinée du 4 septembre 2025. En cette fin de vacances d’été dans les Alpes, Josef Bellinger et sa compagne ont vécu une fin de séjour dont ils se seraient bien passés.
Alors qu’il devait prendre la route pour rentrer en Autriche, le couple a fait une bien fâcheuse découverte sur le parking de l’hôtel B&B d’Argonay (Haute-Savoie), près d’Annecy. Ils témoignent auprès d’actu Grenoble.

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« Nous étions sous le choc »

Au petit matin vers 6h45, Josef, à son grand regret, a constaté la disparition de sa BMW R1300GS Adventure, laquelle était pourtant bien ancrée sur la remorque de sa voiture la veille au soir. Un préjudice estimé à quelques 28 000 euros. « Il ne restait au final que celle de ma copine. Pourtant, nous avions sécurisé les motos et la remorque avec plusieurs antivols : un antivol de disque robuste, une chaîne avec un cadenas et un antivol d’attelage sur la remorque », confie-t-il.

Au final, il ne restait que les sangles d’arrimage coupées et l’antivol de chaîne arraché. Nous étions sous le choc. Ma copine a crié et moi, j’étais paralysé par la stupeur.

Josef Bellinger


Bien qu’il l’ait sécurisé sur sa remorque de la voiture, Josef s’est fait dérober sa moto. (© Document remis à actu Grenoble)

Bien qu’il l’ait sécurisé sur sa remorque de la voiture, Josef s’est fait dérober sa moto. (© Document remis à actu Grenoble)

À l’instar d’une trentaine d’autres personnes, Josef a en réalité été victime du gang de voleurs de moto BMW, lequel a été démantelé dans l’agglomération grenobloise par les gendarmes de l’Isère le 4 novembre dernier. Pour mémoire, entre juin et octobre 2025, le groupe de malfaiteurs, composé de quatre individus, ciblait essentiellement les parkings d’hôtels de la région.

« Il est évident que quelqu’un à l’hôtel a dû ouvrir le portail »

Mais près de trois mois après les faits, le couple peine toujours à comprendre comment cela a pu se produire, et ce, même après avoir été en mesure de consulter les images de vidéosurveillance du parking de l’hôtel. « On y voyait trois hommes cagoulés tourner tranquillement autour de ma moto vers 0h50. On pouvait également constater que le grand portail d’entrée était ouvert, alors que la veille au soir, à notre arrivée à 21h15, il était fermé à clé », déplore Josef.

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Et ce dernier de poursuivre : « Dans les hôtels B&B, on reçoit un code à six chiffres sur son téléphone portable, qui permet d’ouvrir le portail, la porte d’entrée et la porte de la chambre. Nous nous sommes demandé pourquoi le portail était ouvert et ne s’était pas refermé automatiquement, comme à notre arrivée. »

Il est évident pour nous que quelqu’un à l’hôtel a dû ouvrir le portail ou communiquer le code.

Josef Bellinger

« Son attitude envers nous était très méprisante »

Après avoir visualisé les images, le couple a alors décidé de déposer une plainte auprès de la compagnie de gendarmerie départementale d’Annecy. Un vrai parcours du combattant. « En raison de la barrière de la langue, une gendarme nous a dit que nous devions nous débrouiller pour trouver un interprète avant de pouvoir revenir. Son attitude envers nous était très méprisante. Elle nous a dit qu’elle parlerait qu’en français avant de nous laisser en plan », se remémore Josef avec amertume.

Au bout de deux heures à patienter, le couple a finalement pu faire sa déposition auprès d’un autre gendarme. « Grâce à la collègue française de ma femme qui a pu faire office de traductrice, nous avons pu porter plainte pour vol », explique l’Autrichien.

« Cette expérience nous a laissé une très mauvaise impression »

Si quelques personnes ont pu récupérer leur bien, ce n’est pas le cas de Josef, lequel se pose encore une multitude de questions. « Comment la moto a-t-elle été transportée ? Qui était impliqué ? La gendarmerie a-t-elle seulement visionné les images de vidéosurveillance ? », s’enquit-il.

La dernière photo de la moto de Josef, captée dans les Pyrénées le 2 septembre.
La dernière photo de la moto de Josef, captée dans les Pyrénées le 2 septembre. (©Document remis à actu Grenoble)

De son côté, la préfecture de l’Isère, sollicitée par nos soins, indique « qu’aucun autre élément que ceux déjà communiqués ne pourra être apporté, les dossiers relevant du domaine de l’enquête ».

Face à ces déboires et des interrogations toujours sans réponse, Josef et sa dulcinée, forts de huit séjours en France, ne sont pas certains de vouloir revenir un jour : « Nous étions auparavant très enthousiastes à l’idée de voyager en France. Malheureusement, cette expérience, accompagnée de l’accueil méprisant de la gendarmerie et de la réceptionniste de l’hôtel, nous a laissé une très mauvaise impression. Pas sûr que nous retournerons un jour en France »

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