Hôtellerie-restauration, automobile, industrie, immobilier… Tous les secteurs économiques étaient représentés ce mercredi matin à l’Union patronale du Var à travers les syndicats patronaux du territoire, pour annoncer une grande mobilisation, le 9 décembre à partir de 18 heures devant les locaux de l’UPV à Toulon.

Le slogan « Stop au matraquage fiscal » déjà largement affiché sur les portes du bâtiment devrait jalonner ce jour-là les rangs des entrepreneurs du département, réunis à l’occasion de la traditionnelle soirée du « Top 500 ». Car le malaise va bien au-delà de la dénonciation des taxes qui pèsent sur la compétitivité des entreprises. « Ce n’est pas d’un débat budgétaire dont il s’agit mais de modèle économique », souligne Véronique Maurel, la présidente de l’UPV dont les équipes ont questionné l’ensemble des parlementaires du département.

« On est écoutés », résume la cheffe d’entreprise, même si aucun engagement concret ne semble avoir été pris vis-à-vis du monde économique, bien conscient que l’absence de majorité parlementaire risque de maintenir le flou pendant des mois sur ce qui attend les entreprises. « Dans le Var, l’industrie se porte plutôt bien, et pourtant l’incertitude économique générée par les discussions sans fin des parlementaires commence à ralentir toute la chaîne de TPE et PME locale, on voit arriver des demandes de chômage partiel et cela fait longtemps que l’on n’avait pas vu ça dans le Var », témoigne Sébastien Ricci, délégué général de l’UIMM Alpes-Méditerranée qui regroupe une centaine d’adhérents sur le territoire.

Libérer les TPE-PME

Même discours du côté des professionnels de l’immobilier, représentés par Jean-Marc Stefanini, vice-président de la Fnaim du Var, qui fédère 400 adhérents pour quelque 2700 emplois et 130 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Le logement est au coeur du développement économique, les entreprises ne peuvent pas loger leurs salariés alors qu’il suffirait de débloquer les dossiers dans les services urbanisme des communes. La logique française consiste, pour faire face au déficit, à réduire les dépenses et augmenter les impôts alors qu’il faut libérer les TPE et PME pour favoriser la croissance », résume le professionnel.

A ses côtés, Adam Aberbache, président de Mobilians pour le Var, soit 4500 emplois dans les métiers de l’automobile, enfonce le clou : « Nous sommes la 5e branche économique du pays, nous générons 33 milliards d’euros de taxes reversées à l’Etat par an, mais depuis 2020 ce sont 500.000 ventes de voitures perdues par an, soit 3 à 4 milliards de TVA en moins. On a changé 20 fois de régime fiscal en 10 ans ! »

Pour tous ces patrons, le message est clair : « Nos entreprises ne tiendront pas jusqu’en 2027 », et il y a urgence à arrêter les règles du jeu auxquelles elles seront soumises, dès 2026. « Nous pensons que la sortie doit se faire par le haut, par la consommation, il faut augmenter le pouvoir d’achat des salariés », assure Sébastien Ricci. Reste à convaincre des centaines d’entrepreneurs du territoire, de se mobiliser, « car on se dit qu’à force de répéter notre message, on finira par provoquer une prise de conscience », veut croire Véronique Maurel.