Par
Lucas Farcy
Publié le
3 déc. 2025 à 20h50
C’est une décision qui a secoué la Vallée de la Bresle : le 17 octobre 2025, l’entreprise Jenniver située à Longroy (Seine-Maritime) était placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Dieppe. 85 salariés se sont retrouvés sans emploi avec cette fermeture de l’usine. Les municipalités de Eu et du Tréport ont toutes deux approuvé en conseil municipal des motions de soutien, le 18 novembre au Tréport et le 27 novembre à Eu.
« 85 salariés (55 sur le site de Longroy et 30 sur celui de Verescence à Mers-les-Bains) ont perdu leur emploi. 85 familles dont la situation bascule dramatiquement. Une situation d’autant plus préoccupante que la moyenne d’âge de ces salariés est de 50 ans, ce qui rend leur avenir professionnel très incertain », regrettent les deux Villes Sœurs dans leur motion.
Pourtant, « les atouts ne manquent pas », estiment les deux villes. « Le savoir-faire de ces salariés spécialisés dans le tri de flacons de parfum est reconnu, le travail ne manque pas. Aucune menace n’est venue de la société Verescence qui fournissait dernièrement 90 % du carnet de commandes de l’entreprise dans le cadre d’un contrat annuel de 44 millions de flacons ».
Dimanche 19 octobre, une marche de soutien aux salariées de l’entreprise Jenniver avait d’ailleurs été organisée à Longroy. Un grand nombre d’élus du territoire y avait participé.
Une table ronde de la filière verrière
Face à cette situation, les municipalités demandent que les acteurs économiques de la filière et l’État se réunissent pour trouver des solutions : « Les salariés sont prêts à repartir. Le site de Longroy peut être repris, amélioré, adapté », peut-on lire dans la motion de la ville d’Eu, tandis que dans celle du Tréport, on peut lire que « cette liquidation judiciaire doit être transformée en chance : celle de placer autour d’une même table l’État, dont les services préfectoraux connaissent le dossier, et les différents acteurs de la filière ».
L’industrie du verre est l’un des pans importants de l’économie de la Vallée de la Bresle, avec de grandes usines tout le long du fleuve, du Tréport à Aumale et au-delà. « Il y a des inquiétudes dans la vallée en ce moment, avec certains sous-traitants qui se retrouvent en grande difficulté », précise Laurent Jacques, maire du Tréport, lui-même ancien ouvrier verrier.
Les difficultés rencontrées actuellement par la filière du verre sont liées à différents facteurs. « Les taxes douanières imposées par les États-Unis pénalisent grandement le milieu », estime notamment Laurent Jacques.
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Dans un communiqué transmis en octobre à l’Informateur, Jennifer Lefebvre-Blin, qui dirigeait l’entreprise Jenniver depuis plus de vingt ans, expliquait que « nous avons payé le prix d’un déséquilibre que nous n’avons pas créé. Le secteur entier est touché« .
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