« Solidarité ! Avec les personnes, handi-ca-pées ! » Regroupées sous l’ombrière du Vieux-Port, une cinquantaine de personnes se sont réunies pour manifester, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, ce mercredi 3 décembre. Elles ont répondu à l’appel de Résistance handi-droits.

« C’est une première à Marseille », pose Cédric Garcia, membre de ce collectif créé il y a quelques mois. À 45 ans, il est aidant pour son fils, lourdement handicapé. « Tout est différent, surtout dans cette ville, déplore-t-il. De nombreux trottoirs sont étroits et les voitures souvent mal garées. Difficile de circuler pour une personne handicapée. » Même constat pour l’accès au transport : « Si tous les bus sont équipés d’une rampe, seuls 30% des arrêts sont accessibles en fauteuil. »

Sous l’ombrière, plusieurs poèmes sont suspendus : Cicatrice, Handisport mon amour… Leur auteure, Annabelle Campillo, est venue de Grenoble pour manifester. Mère célibataire, handicapée après un accident, elle est « révoltée » par la discrimination à l’embauche dont sont victimes les personnes à mobilité réduite (PMR). « J’ai perdu mon poste de comptable, retrace-t-elle, les larmes aux yeux. Après mon accident, j’ai été déclarée inapte, ce qui était vrai. Mais un an et demi plus tard, je n’ai toujours pas retrouvé d’emploi, alors que j’ai des diplômes et des compétences. »

Annabelle Campillo, poétesse et handicapée, est venue de Grenoble pour se joindre au collectif Résistance handi-droits.Annabelle Campillo, poétesse et handicapée, est venue de Grenoble pour se joindre au collectif Résistance handi-droits. / Photo Thibault Dugois

Transports, cinémas, commerces mais aussi monuments : de nombreux lieux de la ville ne sont pas accessibles en autonomie pour les PMR. « Dès qu’on est en fauteuil, ça se complique. On n’est pas des assistés, mais on est obligés d’avoir recours à l’assistanat », analyse Mohamed.