Le général français Jean-Paul Palomeros alerte dans l’émission Défense sur la gravité du moment stratégique en Europe. Selon lui, les annonces évoquant un possible déploiement allant jusqu’à 800 000 soldats allemands et alliés vers le flanc est doivent être replacées dans leur contexte : il s’agit avant tout de prépositionnement et de rotations de forces, sans mobilisation immédiate. Mais le signal envoyé à Moscou doit être parfaitement clair.
Guerre en Ukraine – entretien avec le général Palomeros
Le général rappelle que Vladimir Poutine connaît parfaitement le fonctionnement de l’OTAN et la portée de l’article 5. S’il n’existe aucune automaticité dans la riposte, une intrusion dans l’espace aérien de l’Alliance ne peut rester sans réponse. L’épisode des drones russes tombés en Pologne illustre, selon lui, la nécessité d’établir une “zone tampon” aérienne et de pouvoir intercepter plus tôt les appareils qui s’approcheraient dangereusement des frontières alliées.
“Pour éviter une erreur fatale, il peut être nécessaire d’abattre un appareil russe trop proche”, affirme-t-il.
Pour Palomeros, la Russie mène une guerre qui peut entraîner l’Europe dans un « tourbillon du XXe siècle ». Nul ne peut prédire les ambitions futures du Kremlin : si Moscou a pu envahir l’Ukraine, rien n’exclut une menace future sur d’autres États d’Europe orientale.
Face à cette incertitude, une seule ligne s’impose : la fermeté. L’OTAN doit « faire bloc », renforcer sa dissuasion, moderniser ses armées et se préparer pour ne pas avoir à combattre.
La France, souligne-t-il, doit assumer pleinement son rôle, tandis que les États-Unis doivent rester le « cœur » de l’Alliance, garante de la paix européenne depuis 1949.