On l’apprend ce mercredi 3 décembre, quatorze mois après les faits, l’adolescent soupçonné d’avoir tué un chauffeur de VTC à Marseille en 2024 sera jugé devant le tribunal pour enfants de Paris, pour « homicide volontaire en bande organisée ».

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L’affaire avait fait grand bruit, en raison de l’âge du suspect recruté sur les réseaux sociaux sur fond de lutte de clans et de trafic de drogue, et des ressorts étonnants de l’histoire, en octobre 2024. Quatorze mois après, une source judiciaire indique à l’AFP que l’adolescent soupçonné d’avoir tiré sera jugé devant le tribunal pour enfants. 

La chambre de l’instruction (Chins) de la cour d’appel de Paris, saisie d’un appel de la défense de l’adolescent, a confirmé ce mercredi matin ce renvoi, en retirant néanmoins la notion de préméditation. « La Chins a confirmé l’ordonnance du juge d’instruction et dit qu’il n’y a pas nécessité à poursuivre l’information », a expliqué la source judiciaire, en précisant que la chambre avait « requalifié les faits d’homicide volontaire en bande organisée et avec préméditation, en homicide volontaire commis en bande organisée ». Le mineur sera aussi jugé pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes en bande organisée ».

La chambre de l’instruction a ordonné son maintien en détention jusqu’à sa comparution, a précisé la source judiciaire, sans mentionner de dates. Le procès du garçon, qui avait 14 ans au moment des faits, était initialement prévu les 20 et 21 novembre, mais sa défense a fait appel. Le procès doit se tenir à huis clos devant le tribunal pour enfants, qui juge les crimes commis par des mineurs de moins de 16 ans.

Contactée par l’AFP, l’avocate du jeune, Me Coline Grindel, n’a pas souhaité s’exprimer. « Justice doit être rendue maintenant pour Nessim Ramdane », a déclaré pour sa part le conseil de la famille du chauffeur de VTC, Me Anne Santana-Marc, en soulignant que la Chins avait considéré « suffisant » le travail d’investigation fait par la police et les magistrats instructeurs. Enfant de parents chacun incarcérés, il était déjà connu des services de police et mis en examen pour des faits de violences, menaces, ou dégradations.

Le 4 octobre 2024, Nessim Ramdane avait été retrouvé tué par balle au volant de son véhicule, encastré dans le mur d’une école maternelle à Marseille. L’affaire avait fait grand bruit, en raison de l’âge du suspect recruté sur les réseaux sociaux sur fond de lutte de clans et de trafic de drogue, et des ressorts étonnants de l’histoire. A 05H00, le 4 octobre, peu après la découverte du véhicule et du corps, la police avait en effet reçu l’appel d’un détenu de la région se présentant comme membre du gang marseillais DZ Mafia, assurant avoir commandité un meurtre. Ce contrat était censé venger la mort d’un adolescent de 15 ans, qu’il avait précédemment envoyé intimider un concurrent, mais qui avait été repéré et poignardé une cinquantaine de fois puis brûlé vif. L’adolescent de 14 ans avait commandé un VTC pour aller exécuter son contrat. Mais devant le refus du chauffeur de l’attendre, le mineur l’a abattu d’une balle à l’arrière du crâne. Mécontent du nouveau mineur engagé, le commanditaire l’a dénoncé à la police. L’adolescent avait aussitôt été interpellé. Enfant de parents chacun incarcérés, il était déjà connu des services de police et mis en examen pour des faits de violences, menaces, ou dégradations.