Si depuis un bon mois la formation carcassonnaise fait du surplace au classement, elle ne ménage pourtant pas ses efforts aux entraînements, pour tenter de redresser la barre. Il le faudra avant la réception du leader Vannes, ce vendredi à 19 h.

Comme redouté, les Canaris ont enregistré la semaine passée un troisième revers successif, après ceux déjà connus à Dax (19-0), puis à domicile face à Valence-Romans (28-32). Cette fois, c’est un bien sévère 48-16 en faveur de Provence Rugby qui a sanctionné les débats.

Un score lourd, incontestablement trop lourd et qui ne reflète nullement l’investissement des joueurs carcassonnais sur le pré Maurice-David. En tête au score (8-16 à la 47e), seulement dépassés avant l’heure de jeu (22-16 à la 58e), ils allaient payer comptant leur grosse débauche d’énergie fournie durant une heure de jeu… Mais aussi leur indiscipline punie par ce carton jaune infligé à leur ailier Tevita Railevu (54e).

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Une physionomie de rencontre hélas déjà constatée à trois autres reprises depuis le début du présent exercice : à Béziers où les Audois tenaient un (21-14) à la 61e minute avant de s’incliner (31-19), à domicile contre Colomiers après avoir mené (13-10) à la 68e avant de lâcher (13-15), puis contre Biarritz au pied de la Cité (23-23) après avoir connu un + 10 à la 63e minute (23-13).

On n’a pas un collectif assez fort pour rattraper en permanence ces erreurs-là.

Mais quels sont ces manques qui grippent la machine carcassonnaise et freinent son rendement ? Et comment les corriger ?

Souvent dans le coup jusqu’à l’heure de jeu, certains évoquent un manque d’essence auquel serait confronté en fin de rencontre le champion de France de Nationale. D’autres parlent d’un effectif pas suffisamment homogène. Face à Valence-Romans, le staff avait décidé de muscler son banc, hélas sans plus de résultat sur le verdict final. Mais qu’en pense le manager ?

« Notre groupe est homogène, rétorque Bernard Goutta. Et il l’a démontré sur certains matches, certaines mi-temps dans la construction. Ce qui nous rend fébriles, c’est juste notre habileté technique. Quand on fait le bilan du second bloc, le seul problème, c’est nous-mêmes. Et chaque fois sur ce manque, je ne dirais pas d’investissement, car l’investissement est là, l’état d’esprit est là et on le voit, marquer quatre essais en seconde mi-temps et revenir au score comme on l’a fait contre Valence-Romans, ça prouve que les joueurs n’ont pas lâché… Ça c’est important et ce n’est pas négociable. Par contre on s’est aperçu, depuis le match de Colomiers, et même pour le match de Colomiers, ce sont chaque fois nos erreurs individuelles qui nous coûtent cher. Autant en attaque qu’en défense, sur nos placements, sur nos skills… Dès qu’il y en a un qui s’oublie, il met en difficulté le groupe. Et pour le moment, on n’a pas un collectif assez fort pour rattraper en permanence ces erreurs-là. On n’a pas encore cette expérience collective qu’on est en train de construire. Mais on apprend. »

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Néanmoins, la saison avance, vite, très vite, et il faut très rapidement remédier à ces problématiques destructrices. « On travaille ce qui n’allait pas, nos attitudes au contact, des choses basiques, tout ce qui est jeu sans ballon. On fait un peu moins de rugby, un peu plus de séparé et beaucoup de skills, notamment au dojo ou sur le terrain. Je pense que c’est comme ça que l’on va corriger notre habileté technique et que l’on va redonner de la confiance à nos joueurs, par le travail et notamment sur nos skills », confie le technicien.

L’heure de faire tomber un gros ?

Vendredi dernier, après une première mi-temps carcassonnaise très solide et une défense de fer, c’est la qualité du banc de Provence Rugby qui a fait la différence (NDLR : et notamment la rentrée d’Arthur Coville qui a tout changé). Longtemps sur le point de rupture, la stratégie audoise a bien fonctionné avec en point d’orgue les bons contests entre autres de Bilal Fadli ou de Lopeti Timani. Mais ça a fini par lâcher à partir du carton jaune. Les Canaris se sont accrochés, ont bien jeté leur venin, mais force est de reconnaître que les deux formations ne boxent pas dans la même catégorie. Et le rouleau compresseur provençal a fini par rouler sur les Audois.

Maintenant, on ne cesse de le rappeler : si les ambitions se gagnent à l’extérieur, le maintien lui, se joue à domicile. Et à Domec, devant leur fidèle public, les coéquipiers de Romain Manchia cherchent toujours à épingler un gros à leur tableau de chasse. Cela tombe plutôt bien, vendredi soir (19 h), ce n’est autre que le leader de Pro D2, Vannes, qui se présente au pied de la Cité.