l’essentiel
Malgré un mois de novembre en deçà des attentes, la période des fêtes de Noël reste l’événement le plus crucial pour les commerçants indépendants toulousains. On fait le point sur les défis de la consommation actuelle avec Sandrine Rossignol, directrice de la Fédération des associations de commerçants, artisans et professionnels de Toulouse.

La Dépêche. La période des fêtes de fin d’année est-elle toujours cruciale pour les commerçants, malgré un contexte économique ambiant compliqué ?

Sandrine Rossignol. Ils ne doivent surtout pas passer à côté des festivités de fin d’année. C’est un mois essentiel, sur lequel ils comptent énormément. D’autant que le mois dernier a été très difficile : on est généralement entre – 20 et – 30 % de chiffre d’affaires par rapport à novembre 2024. Je suis optimiste sur les ventes en décembre, car les gens ont besoin de se faire plaisir.

Sandrine Rossignol est la directrice de la Fédération des associations de commerçants, artisans et professionnels de Toulouse depuis décembre 2023.

Sandrine Rossignol est la directrice de la Fédération des associations de commerçants, artisans et professionnels de Toulouse depuis décembre 2023.
DDM archives – LAURENT DARD

À quoi est due cette baisse ?

Principalement au contexte économique général, mais il y a beaucoup de facteurs qui entrent en compte dans la consommation des ménages. On pointe souvent du doigt Internet, mais ce n’est que 20 % des achats. Par contre, les gens consomment aujourd’hui davantage de services que de biens. De plus, les consommateurs ont peut-être tendance à attendre le dernier moment, à éviter les foules.

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L’accès au centre-ville est un point remonté par les professionnels ?

Si l’on regarde les chiffres de Tisséo, la fréquentation des transports est en augmentation constante, les parkings sont pleins. Il y a beaucoup de monde partout. Mais ça ne veut pas dire que les gens achètent en boutique. Les commerçants doivent aussi se remettre en question sur le parcours client : il faut savoir l’attirer, avec un bon accueil, un échange. Aujourd’hui, on ne peut plus juste se dire : « J’ouvre un magasin, j’achète un pas-de-porte, je pose une collection et voilà. » On ne peut plus faire au doigt mouillé.

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Quels sont les conseils pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation ?

Il faut utiliser les réseaux sociaux, exploiter la donnée, se réactualiser, regarder ce qui se fait ailleurs. Il faut être un spécialiste de la communication quand on ouvre un commerce. La majorité s’adapte, montre une maturité numérique, avec un compte Instagram notamment. Par exemple, le nouveau magasin de vélo et trail Recovery, situé rue de Metz, a créé une grosse communauté : ils proposent des sorties gratuites de course, des soirées avec des fabricants. Les gens s’identifient ainsi à des produits, une marque, une façon de vivre.

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Y a-t-il plus de fermetures chez les indépendants ?

Il faut faire attention aux chiffres de la restauration rapide qui ouvrent et ferment très rapidement, faussant notre perception globale. Le taux de vacances commerciales en centre-ville à Toulouse (sous les 10 %) est en dessous du taux national (entre 14 et 16 %). La ville reste dynamique. Les boutiques indépendantes de déco ou équipement de la personne sont souvent là depuis un certain temps.