Dylan Casasnovas, le cofondateur de Plastic et fils, n’avait prévu ni costume ni discours à l’occasion de la grande finale régionale des trophées CPME des entrepreneurs positifs à Marseille. Le designer de formation à l’origine, en 2022, avec son associé Chris Belmonte, de l’entreprise Plastic et fils, est venu tel qu’il est : un jeune entrepreneur en baskets et casquette. « Mais une fois sur scène j’ai trouvé les mots ! », se souvient le créateur de mobilier en plastique recyclé, qui a récupéré au passage le Prix de l’éco-responsabilité.

Et on comprend pourquoi. Installée en rez-de-chaussée d’une résidence du Pradet, la TPE a recyclé 1,5 tonne de plastique récoltée auprès des résidants depuis 3 ans, pour le transformer en mobilier ou objet de décoration. « À l’échelle de la planète ce n’est vraiment rien », assure le chef d’entreprise qui avec son associé a investi dans un beau parc de machines, pour pouvoir fondre la matière plastique et la transformer, afin de créer des pièces originales, toujours colorées et surtout d’une grande élégance, bien loin de l’image « bas de gamme » des objets en plastique.

« L’idée c’est de transformer le déchet en un objet de valeur qu’il serait dommage d’envoyer en enfouissement », détaille Dylan Casasnovas pour qui la finalité est de démontrer « qu’il n’est plus nécessaire de produire encore du plastique, il y a déjà des quantités suffisantes que nous pouvons réutiliser ».

Au point que Plastic et fils achète des panneaux de plastique recyclé auprès de fournisseurs spécialisés, tels que Le Pavé, pour réaliser ses créations.

Poubelle Sea you

Comme la fameuse Sea you, poubelle de plage en déchets plastiques recyclés inspirée par le projet d’études du designer dans le cadre de son cursus à l’école cantonale d’art de Lausanne, qui a séduit Le Cercle des nageurs, à Marseille.

« C’était nos premiers clients et aujourd’hui ils nous ont demandé de petites poubelles murales », précise l’entrepreneur. D’autres marchés ont suivi, dont celui d’un grand nom de la haute couture qui a commandé une étagère ou encore le flamant rose géant créé pour la fête des salins d’Hyères à la demande de Toulon Provence Méditerranée. Aujourd’hui Plastic et fils « génère un petit bénéfice, à partir d’un chiffre d’affaires de 40 000 euros ».

Et ne veut pas forcément grandir. « Passer du temps à designer c’est bénéfique pour l’objet. Le but est de demeurer à un stade artisanal, pour tisser un lien avec les personnes à travers l’objet », poursuit le chef d’entreprise en plein développement d’un projet avec des jeunes en situation de handicap de l’Institut d’Éducation Motrice de Pomponiana à Hyères, consistant à créer des tomettes en plastique colorées pour laisser leur signature sur les murs de l’établissement qu’ils vont bientôt quitter.

Plastic et fils est née à l’origine d’un projet de maison de plage en plastique recyclé, finalement balayé par la pandémie en 2020. « Mais la graine avait germé ! » Comme les déchets, cette initiative avortée a trouvé une seconde vie.