À Toulouse, environ 150 enfants scolarisés dorment à la rue avec leurs parents et les bébés. Leurs enseignants souvent se mobilisent pour eux. C’est le cas dans une école du Mirail, où quatre enfants n’ont pas de logement. Les associations dénoncent les mises à la rue des mères isolées.

À Toulouse, trois familles de l’école Georges Bastide, entre la route de Seysses et l’avenue Eisenhower à Basso-Cambo, dorment à la rue. Ils ont huit enfants dont quatre sont scolarisés dans cette école. L’une de ces familles, avec deux petits de trois et six ans, n’a même pas de tente. Dans ce quartier très populaire, l’école organisait ce mercredi 3 décembre un goûter solidaire. 200 euros ont été récoltés pour les aider. « On voit bien que certains n’ont pas les moyens d’avoir un logement, c’est triste parce que nous on en a un. Ce doit être dur », résume Wassim, un jeune élève.

illustration agrandir l'image L’école a récolté 200 euros pour les parents. © Radio France – Antoine Jeuffin

« Sur 13 de mes élèves quatre n’ont pas de logement : deux sont logés par des amis, un est en squat et l’autre vivote entre squat et hall d’immeubles. Ils sont fatigués, angoissés. Ils voient bien que leurs parents sont stressés. Ce n’est pas normal à 8-10 ans de vivre des choses aussi dures » détaille Camille, enseignante à l’école Bastide, elle accueille les enfants allophones. Ces enfants à la rue parviennent à s’habiller et à se nourrir correctement grâce à l’aide des associations mais la question du logement reste sans solution.

Comme Firdaous et son mari, un couple d’Algériens, parents de deux petits garçons de cinq et dix ans, ils attendent un troisième enfant. Ils étaient logés chez des amis, mais depuis un incendie, ils sont à la rue, parfois hébergés quelques nuits à droite à gauche. « On a des colis alimentaires via les associations heureusement, on mange suffisamment, la priorité c’est l’hébergement. Mais on n’a pas de papier, pas de travail », explique, en arabe, l’ingénieur algérien, traduit par une maman du quartier. Le petit Mohamed, dix ans, n’a même pas envie de raconter ce qu’il vit au micro.

À Toulouse, le réseau Education Sans Frontières estime qu’actuellement 350 enfants scolarisés vivent soit à la rue (150) soit en squat (200), en très grande majorité des étrangers sans titre de séjour, beaucoup d’Albanais, d’Algériens et de Marocains. Selon les associations, depuis l’hiver dernier, la préfecture procède à des sorties sèches d’hôtels de mères isolées avec enfants, même en plein hiver. « Les familles sans titre de séjour n’ont désormais plus aucun espoir d’être pris en charge par le 115 et les services de l’Etat », résume Alain Chartier, membre de RESF 31 et du collectif Familles solidaires Bayard Matabiau. « C’est la première fois qu’en plein hiver, autant de familles sont mises dehors. La Préfecture n’a plus d’argent pour financer les mises à l’abri », conclut-il.

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