Le 31 décembre, c’est fini. L’association La Seyne de l’espoir s’arrêtera au terme de vingt ans d’une intense générosité déployée au service du mieux-être des enfants hospitalisés et de la recherche médicale.

« J’ai essayé de continuer après le décès de Serge. Mais il est irremplaçable. Je tiens à remercier tous ceux et celles qui nous ont aidés durant toutes ces années, particuliers, commerçants, entreprises… Merci mille fois pour votre investissement, votre gentillesse, votre amitié », vient d’annoncer sur les réseaux sociaux Christine Féraud, veuve de Serge Féraud, disparu en 2019 à l’âge de 68 ans.

En 2011, « Traversée de l’espoir», Serge Féraud (à gauche) a traversé la Méditerranée de La Seyne à Calvi en Corse, en kayak biplace.

En 2011, « Traversée de l’espoir», Serge Féraud (à gauche) a traversé la Méditerranée de La Seyne à Calvi en Corse, en kayak biplace.

DOMINIQUE LERICHE / Var matin

Après le décès de celui qui a rallié Paris depuis La Seyne, à pied en vingt-trois étapes, en 2004 ; a traversé la Méditerranée de La Seyne à Calvi en kayak biplace, puis fait le tour de la Corse avant de revenir, toujours en kayak, de Saint-Florent à Nice, bouclant un périple de 31 jours en 2011 ; celui qui a multiplié infatigablement l’organisation d’événements et d’animations, pour collecter des fonds, étoffant un carnet d’adresses de plus en plus fourni, Christine Féraud a continué, à son rythme. Mais, « fatiguée », elle s’arrête fin 2025 sur une dernière manifestation caritative.

« Serge était les jambes, moi j’étais la tête »

« Serge était les jambes, moi j’étais la tête, j’organisais la partie administrative. Ça me faisait mal au cœur d’arrêter l’association après son décès, il s’était tellement donné de mal pour les enfants que j’ai souhaité continuer. Mais maintenant, à 76 ans, j’ai le besoin et l’envie de me reposer », sourit-elle devant une grande table sur laquelle sont posés les éléments de crèche, des maisons, qu’elle vendra à l’hypermarché Leclerc de La Seyne du 8 au 15 décembre.

« Cela fait six ans que je fabrique et vends ces maisons, dont la conception me demande au moins trois mois de travail ».

Une activité et une énergie qu’elle déploie, toujours avec cette même finalité qui est d’aider les enfants malades.

L’aventure caritative a débuté fortuitement pour elle et son époux en 2004.

« Nous avons amené mon fils Franck, alors âgé de 10 ans, qui a eu un problème de santé, sans gravité finalement, au service d’hospitalisation de jour de l’hôpital La Timone à Marseille », se souvient-elle.

Au sixième étage, dans le service réservé aux enfants, le couple est confronté à toutes les pathologies dont certaines très graves, touchant les plus jeunes.

« Ça a été un déclencheur. « Si j’avais de l’argent, je les aiderais », m’a dit Serge qui a gambergé et peu de temps après m’a lancé : « Écoute, voilà ce que j’ai envie de faire », avant de s’en entretenir avec le professeur qui dirigeait le service, raconte Christine Féraud. Il était tout feu tout flamme, très sportif, avait une idée par minute, un gros bagout et était respecté ! C’était lui-même un grand enfant.

Plus de 100.000 euros collectés

Le premier pas d’une aventure qui a commencé avec « La marche de l’espoir » lors de laquelle Serge, alors fonctionnaire municipal, parvient à collecter la somme de 45 000 euros !

« Sur le parcours de 966 km, il a mobilisé les mairies et les Rotary des communes traversées ! C’est l’hôpital de La Timone qui en a bénéficié », se rappelle la présidente de La Seyne de l’espoir.

« Grâce à trois associations, plus de 100 000 euros ont été collectés et redistribués dans tous les services pédiatriques de proximité, de Marseille à Nice et en Corse, sous forme d’aménagement des services, achat de matériel, distribution de jouets, etc. ainsi que d’aides individuelles, comme pour la petite Emma, gagnante de The Voice Kids, atteinte d’une grave maladie aux yeux, souligne Christine Féraud. La dernière action réalisée, avec l’argent que j’ai collecté, c’est d’apporter une aide aux enfants autistes hospitalisée à l’hôpital de jour Les Orangers, à La Seyne ; de même qu’au Centre d’accueil médico-social précoce (de 0 à 6 ans) au sein de ce même établissement ».

La présidente de « La Seyne de l’espoir » serait cependant heureuse de passer le relais. « Même si l’association s’arrête, Serge est toujours là », conclut-elle.